Le nombre d'enfants touchés par la guerre en Syrie a plus que doublé au cours de la troisième année du conflit, atteignant 5,5 millions, selon un rapport du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) publié mardi 11 mars, intitulé: «En état de siège – trois années d'un conflit dévastateur pour les enfants en Syrie». L'Unicef affirme qu'un million d'enfants se trouvent dans des zones assiégées ou impossible à atteindre, et demande plus d'aide humanitaire : «Privés d'aide, vivant dans des décombres et luttant pour trouver de la nourriture, de nombreux enfants syriens se sont retrouvés sans aucune protection, aide médicale ou soutien psychologique et ont peu ou pas accès à l'éducation.» «Dans les pires cas, des femmes enceintes et des enfants ont été délibérément blessés ou tués par des tirs de snipers», ajoute-t-il. Selon l'Unicef, dont le rapport «illustre les profonds traumatismes vécus» par les enfants syriens, plus de deux millions d'entre eux ont besoin d'un traitement ou d'un soutien psychologique. «Pour les enfants syriens, les trois dernières années ont été les plus longues de leur vie, doivent-ils endurer une autre année de souffrance ?», interroge le directeur exécutif de l'Unicef Anthony Lake, cité dans le rapport. «La violence, l'effondrement du système éducatif et des services de santé, la profonde détresse psychologique et la détérioration de la conjoncture économique concourent à dévaster une génération» d'enfants syriens, souligne le texte. Hors du pays, 1,2 million d'enfants sont désormais réfugiés et vivent dans des conditions où l'eau potable, la nourriture ou encore l'accès à l'éducation sont limités. Selon l'Unicef, un enfant syrien réfugié sur 10 travaille et 25% des Syriennes dont le mariage a été enregistré en Jordanie sont mineures. Plus de 500 000 Syriens ont trouvé refuge en Jordanie. «Cette guerre doit prendre fin pour que les enfants puissent rentrer chez eux et reconstruire leur vie en sécurité auprès de leur famille et de leurs amis. Cette troisième année [de conflit] dévastatrice pour les enfants syriens doit être la dernière», a encore ajouté M. Lake.