Le néo-péplum musclé et les grosses cylindrées n'ont pas fait le poids ce week-end face au film d'animation M. Peabody et Sherman. Belle remontée pour M. Peabody et Sherman : les voyages dans le temps. Après avoir dû céder la première place à 300 - Naissance d'un empire le week-end dernier, le dernier film d'animation du studio DreamWorks s'empare de la première place avec 21,2 millions de dollars de recettes les trois derniers jours. Ce qui porte ainsi ses recettes américaines à 63,1 millions, et internationales à 69,8 millions, pour un total de 133 millions. Ca reste toujours très insuffisant face à son gros budget, estimé à 145 millions... Pour l'instant, M. Peabody et Sherman (un chien génial et son fils adoptif vivent plein d'aventures à travers les âges) réalise l'un des pires résultats des 28 films d'animation DreamWorks distribués sur le territoire américain (Souris City avait fini sa carrière à 64,6 millions en novembre 2006). M. Peabody ne risque même pas de franchir la barre des 100 millions aux Etats-Unis... Dépassera-t-il même l'essoufflé Turbo (83 millions en juillet dernier) ? Le dernier succès du studio, Les Croods, a rapporté 587,1 millions (dont 187,1 aux USA), quand même loin de Madagascar 3 : Bons baisers d'Europe (746,9 millions en juin 2012). DreamWorks prépare un Croods 2 et Dragons 2 sortira en juin prochain, espérant redonner foi en l'avenir du studio de Jeffrey Katzenberg. 300 - Naissance d'un empire descend donc d'une marche, et le voilà qui tient désormais sa position comme un hoplite à la deuxième place du top 5. 19,2 millions de dollars pour un total US de 78,3 millions. Le néo-péplum violent reste toujours en-dessous du premier 300, également produit et distribué par Warner, qui avait rapporté en mars 2007, 129,1 millions aux USA au bout de son deuxième week-end (et avait fini sa carrière à 210,6 millions en Amérique, pour un total mondial de 456 millions). Heureusement, 300 -2- a déjà gagné 158 millions dans le reste du monde, pour un total de 236,3 millions. Largement de quoi dépasser son budget estimé de 110 millions. L'avenir de 300 : Naissance d'un empire -qui reprend exactement les recettes du premier opus, avec force ralentis, giclées de sang et nudité- s'est donc joué hors des frontières de l'empire américain. Après un bon démarrage à sa sortie vendredi, Need for Speed tombe en panne sèche. Seulement 17,8 millions en tout pour ce week-end, et donc une troisième position. Déception pour cette adaptation de la franchise de jeu vidéo très populaire, qui ne réalise que le douzième démarrage pour un film adapté d'un jeu vidéo, derrière Pokémon - le film (19,5 millions en 2000, sans tenir compte de l'inflation). Un démarrage à des kilomètres de ceux de la franchise Fast & Furious (Universal), à laquelle le film voulait s'attaquer. Need for Speed raconte la vengeance de Tobey (Aaron Paul, tout juste sorti de Breaking Bad) face à Dino (Dominic Cooper) au cours d'une course illégale de voitures tunées à travers les USA. D'ailleurs, Need for Speed est co-produit par DreamWorks, qui réalise donc de faibles performances ces temps-ci. Une bonne nouvelle, quand même : dans le reste du monde, Need for Speed a déjà gagné 45,6 millions. Soit un total de 63,4 millions de dollars, presque de quoi atteindre son budget de 66 millions hors promo. Tout comme la suite de 300, Need for Speed -dont les critiques sont très bof- arrache mieux le bitume ailleurs. Non-stop porte bien son nom, puisqu'il est toujours dans le top 5, et ce trois semaines après sa sortie. Le thriller où Liam Neeson déjoue les plans d'un terroriste à bord d'un avion Londres-New York rapporte encore 10,6 millions de dollars ce week-end, pour un total US de 68,8 millions (et 20 millions dans le reste du monde), ce qui lui permet d'être le troisième plus gros succès pour un film d'action avec Liam en tête d'affiche, juste en-dessous des deux Taken. Aux USA, Non-stop est plus fort que Le Territoire des loups (51,5 millions), Sans identité (63,6 millions), et surtout plus fort que son budget de 50 millions. Enfin, Tyler Perry vient de connaître son pire démarrage pour un film qu'il a réalisé. Son Single Mom's Club (dramedy où des mères célibataires remontent la pente) ne gagne que 8,3 misérables millions de dollars. Les films de Perry ne font plus recette, et les démarrages sont de plus en plus faibles : Madea's Witness Protection, 25,3 millions en juin 2012 ; Temptation, 21,6 millions en mars 2013 ; A Madea Christmas, 16 millions en décembre dernier. Tyler Perry, comique/homme de théâtre/producteur/scénariste/acteur/réalisateur qui fut en 2011 la personnalité la mieux payée de l'entertainment US grâce à ses comédies gentiment beauf (où il tient le rôle de Madea, grand-mère black gentiment allumée), semble avoir perdu son mojo au cinéma (ainsi que son studio distributeur Lionsgate le mois dernier -pas grave, il vient de signer un deal avec Oprah Winfrey pour lancer des sitcoms). D'autant que ses films sont inexportables en-dehors des USA : on parie que vous ne saviez pas qui c'était au début de ce paragraphe ? Mais si : vous l'avez vu dans le premier Star Trek de J.J. Abrams en 2009. Il jouait un amiral de la Starfleet. Pour ne pas finir sur une note trop négative, sachez que le film Veronica Mars avecKristen Bell démarre bien : 2 millions de dollars dans 291 salles, le distributeur Warner ayant choisi de sortir le film en limited release, tout en le rendant disponible en vidéo à la demande au même moment (même en France). Plus de six ans après l'arrêt de la série policière et lycéenne au bout de trois saisons, les fans sont toujours présents puisque ce sont même eux qui ont aidé à financer le film (qui n'a coûté que 6 petits millions) via Kickstarter. Limited release, VOD et financement participatif : une certaine idée du cinéma aujourd'hui. Signe des temps ?