«A Ghardaïa, l'Etat a failli.» Chez les Chaâmbis comme chez les Mozabites, le candidat à la présidentielle Ali Benflis a fait le même constat : «Le pouvoir n'a ni la volonté, ni la capacité de résoudre la crise dans cette ville, ni partout d'ailleurs», a-t-il répété dans les meetings qu'il a tenus vendredi 28 mars à Metlili et Benoura à Ghardaïa. A partir de cette ville «meurtrie» par les affrontements entre Mozabites et Chaâmbis, le candidat a appelé à la chute du système. Pour Benflis, «le système a vieilli, manque de clairvoyance et n'est plus en mesure de produire des solutions». Pis, cette incapacité constitue la source même de la crise que vit Ghardaïa et plusieurs autres wilayas du pays. «Non, à Ghardaïa, il n'y a pas de crise ethnique, il y a une non-prise en charge des préoccupations des citoyens au moment opportun», analyse-t-il. Et ce n'est surtout pas les dernières visites ministérielles qui vont régler les problèmes. «Ce n'est pas aussi en accusant la main étrangère que la paix sera rétablie», met en garde Benflis. «Les enfants de Ghardaïa sont des nationalistes», lance-t-il à la salle. Benflis ne s'arrêtera pas. Il accable davantage le pouvoir qu'il accuse d'abandonner la wilaya. «En Algérie, il y a des villes qui souffrent plus que d'autres. Ghardaïa fait partie de cette dernière catégorie. «Le droit à la citoyenneté est déni aux habitants de cette wilaya.» Hanoune à M'sila L'Algérie est «face à son destin» en raison des multiples «défis» à relever par les différentes couches de la société, a déclaré, hier, la candidate du Parti des travailleurs (PT) pour la présidentielle du 17 avril, Louisa Hanoune, à M'Sila. «Nous avons le choix entre relever ces défis et trouver le salut qui s'en suivra ou sombrer dans le chaos de ce qui est convenu d'appeler le printemps arabe. Je ne suis pas venue vous faire de fausses promesses mais de vous proposer de décider de votre devenir et d'institutionnaliser la véritable rupture avec les politiques qui ont ruiné le pays», a ajouté l'oratrice. Réitérant, à maintes reprises, l'esprit de son slogan électoral basé sur «l'audace», la candidate au futur scrutin a exhorté l'assistance à créer la «véritable démocratie» qui suppose, selon ses propos, le «contrôle de tous les représentants du peuple, y compris le chef de l'Etat» et auxquels des «comptes» doivent être exigés. Touati à Guelma Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, candidat à l'élection présidentielle du 17 avril 2014, a appelé hier à Guelma les citoyens à exiger de ceux qui les gouvernent de «rendre des comptes sur la gestion du pays et les dépenses publiques». M. Touati, qui intervenait à l'occasion d'un meeting animé au 6e jour de la campagne électorale pour l'élection présidentielle, a estimé que «le peuple doit jouir de toute sa souveraineté et exiger ainsi de ceux qui nous gouvernent de rendre des comptes», précisant que «ni le gouvernement, ni les institutions élues ne présentent leurs bilans ou rendent des comptes». «Le temps est venu pour provoquer le changement en Algérie et imposer l'exercice du pouvoir par le peuple en exigeant des comptes à ceux qui nous gouvernent», a réitéré M. Touati, estimant que «l'impunité a fait trop de mal à l'Algérie, alors que le pays aurait pu, grâce à ses richesses naturelles et à ses compétences, assurer sa sécurité alimentaire et son autonomie dans divers domaines». Rebaïne à Constantine Le volet économique, dont la réforme du cadre législatif encadrant l'acte d'investir, a constitué, hier à Constantine, le principal thème abordé par le candidat à la présidentielle du 17 avril, Ali Faouzi Rebaïne, au sixième du jour de la campagne électorale. M. Rebaïne a indiqué dans un meeting organisé au centre culturel Rachid-Ksentini, que la révision du cadre législatif doit toucher notamment le système bancaire ainsi que la Cour des comptes qui nécessite, a-t-il dit, une réhabilitation pour «surveiller et contrôler les différents crédits octroyés par les banques aux particuliers et aux entreprises ainsi que les différents contrats signés par l'Algérie». Il a estimé que ses propositions ont but de réaliser un «développement réel», surtout après avoir constaté, a-t-il expliqué, que l'investissement productif national reste «faible», se heurtant aux «multiples tracasseries administratives et surtout bancaires».