Vainqueur (1-0) des camerounais du Coton Sport FC de Garoua, en match aller des 1/8es de finale de la Ligue des champions africains de football, l'ES Sétif sera, aujourd'hui, à 90 mn (ou 120 mn) d'une qualification si proche et en même temps, si lointaine pour la phase de poules de la compétition. Proche car si les Sétifiens se montent solides et solidaires en défense, s'ils ont suffisamment de lucidité pour inscrire ce but à l'extérieur qui pourrait être déterminant, et si le soleil ne tape pas trop dur sur la capitale du Nord du Cameroun. Cet après-midi à 15 heures, ils pourraient retourner à Sétif avec la qualification en poche. Une qualification si lointaine aussi car, chacun l'aura remarqué, il y a trop de «si». Des «si» auxquels, il faut ajouter la valeur de l'adversaire, un véritable lion «indompté» qui fut 12 fois champion dans son pays, finaliste de la ligue des champions en 2008, et qui est rompu aux joutes africaines. Des «si» auxquels, il faut également ajouter le fait que les hommes de Kheireddine Madoui sont loin, très loin d'être dans les meilleures dispositions du monde. Ils ont même failli ne pas se rendre au pays de Roger Milla pour cause de salaires tardant à être payés. Pour toutes ses raisons, les supporters sétifiens approchés par l'APS, ne croient pas trop à une qualification qu'il faut aller chercher au stade Roumdé Adjia de Garoua, devant 35 000 supporters vociférant pendant 90'. «Cela va être coton !», estime Djelloul (30 ans), cédant à la tentation de ce jeu de mots facile. Pour ce supporter qui se sépare rarement de son écharpe blanche et noire, aux couleurs de son club préféré, «l'équipe de Garoua est très forte et pour l'éliminer, il va falloir s'armer d'une (grinta) que je ne décèle plus chez les joueurs», c'est pourquoi, dit-il, «il faudrait un vrai miracle». Une note de pessimisme que le coach Madoui ne partage pas tout à fait lorsqu'il déclare à l'APS, que la mission est «difficile mais pas impossible». Pour l'entraîneur sétifien, «l'Entente craint moins son adversaire qu'elle connaît très bien que les conditions dans lesquelles se déroulera le match». L'état du terrain, la chaleur et, peut-être, l'arbitrage, représentent une donnée que Madoui avoue «craindre» par-dessus tout. «Nous avons une avance d'un but, à nous de savoir la conserver en étant concentrés, combatifs et solidaires», conclut le coach sétifien sans que l'on puisse déceler dans ses propos «des tonnes» de conviction. Une affirmation qui devrait malgré tout apporter un peu de baume au cœur de Djelloul le supporter qui voudrait tant que son équipe favorite ne sorte pas «fanny» d'une saison qui aura jusqu'à présent laissé tous les supporters de l'ESS sur leur faim.