La mise en place d'une banque de données recensant les inscriptions funéraires à caractère historique figure parmi les recommandations majeures émises, lundi à Oran, par les participants à un colloque national sur les pratiques cérémonielles. Cette proposition a pour objectif de «promouvoir les études dans ce domaine porteur de pans entiers de la mémoire nationale», a précisé M. Mohamed Hirèche Baghdad, président du comité d'organisation du colloque initié par l'Unité de recherche sur la culture, la communication, les langues, les littératures et les arts (UCCLLA). «Les épitaphes, les gravures tombales et autres inscriptions sur les édifices religieux peuvent fournir de précieux renseignements sur différentes périodes de l'histoire du pays», a expliqué ce chercheur permanent auprès de l'UCCLLA. La mise en réseau des spécialistes investis dans ce champ scientifique a été également préconisée à l'issue de cette rencontre qui a vu la participation d'une dizaine de chercheurs de différentes universités du pays. Parmi les exemples donnés dans ce cadre pour mieux illustrer l'impact de la recherche dans ce domaine, les intervenants ont notamment évoqué le nom de Abderrahmane Ibn Hioua décédé en l'an 126 de l'hégire, dans le contexte dans lequel s'est investi dans le domaine l'expansion de l'Islam. L'identité et l'année du décès de cette personnalité apparaissent sur la plus ancienne épitaphe authentifiée en Algérie, a indiqué M. Baghdad, ajoutant que cette même gravure tombale, localisée dans la région de Biskra, com-porte aussi une invocation à Allah (douâa) pour le repos de l'âme du défunt. Les communications proposées lors de cette rencontre ont permis en outre de faire valoir le caractère pluridisciplinaire de ce domaine scientifique associant, entre autres spécialités, l'histoire, l'archéologie, la sociologie, l'anthropologie, la philosophie et l'art. L'établissement organisateur de cette manifestation scientifique (UCCLLA) relève, pour rappel, du Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc), basé à Oran. Entrée en fonction en 2013 après avoir été agréée par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, l'UCCLLA a pour vocation principale de préserver la mémoire collective et l'identité nationale, et de mettre en place une banque de données sur la littérature et la culture nationales. Cet établissement compte dans ce cadre deux divisions de recherche dédiées aux thématiques «Production imaginaire et pratiques culturelles» et «Représentations symboliques et pratiques langagières».