Quelques marchands ambulants s'installent discrètement tous les jours aux abords des immeubles jouxtant la rue en face de la cité El Intissar, puis un autre avec sa camionnette chargée de pommes de terre de lui emboîter le pas, et c'est ainsi que petit à petit se forma un véritable marché hebdomadaire, attirant une foule nombreuse chaque jour, générant surtout des nuisances de toutes sortes et transformant en calvaire les fins de semaine pour les riverains des lieux. Le président de l'association de quartier de la cité El Intissar a tiré la sonnette d'alarme, mettant en garde les pouvoirs publics contre la dégradation de l'environnement direct de la cité, ainsi que les risques d'accidents avec le rétrécissement de la route engendré par le stationnement des véhicules au bord de l'autoroute, en sus bien évidemment des menaces sur la santé publique véhiculées par les marchandises et les produits écoulés sur les étals de ces commerçants informels, qui viennent de toutes les régions du pays. Le président de l'association nous apprendra que «les choses se sont dégradées en matière d'hygiène et d'assainissement depuis le début du mois de Ramadhan dernier, car les agents d'une entreprise privée chargée de la collecte d'ordures ménagères, qui prenaient soin de nettoyer tout l'espace occupé par les vendeurs en face de la mosquée, ne le font plus, en raison d'un problème de transport, laissant crouler l'endroit sous les décombres des déchets des légumes et fruits et autres, laissés par les commerçants. Notre interlocuteur insistera aussi sur l'indifférence des responsables devant ce phénomène. Enfin, pour la déléguée du secteur urbain, comme elle l'a souvent répété aux représentants des habitants, «le traitement de ce problème doit être radical, c'est-à-dire la lutte contre le commerce informel à une grande échelle».