le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué récemment et après la libération des quatre journalistes français qui étaient pris en otage en Syrie que près de 700 Français sont plus ou moins impliqués dans le conflit qui fait rage en Syrie depuis plus de trois ans et plus d'un tiers d'entre eux se trouveraient actuellement sur place. Selon le ministre, un dispositif d'accompagnement des familles, une des mesures de son plan de lutte contre les filières jihadistes a été présenté en Conseil des ministres et va être opérationnel dans les prochaines heures». C'est indique-t-on suite à des déclarations faites par les ex-otages libérés qui disaient que quelques geôliers en Syrie parlaient le français affirmant ainsi une présence de combattants français dans ce pays faisant le djihad. Devant ce fait la France va prendre «toutes les mesures pour dissuader, empêcher, punir ceux ou celles qui seraient tentés d'aller livrer des combats là où ils n'ont pas leur place», a dit le chef de l'Etat dans un discours à l'Institut du monde arabe. Le plan en question qui notamment a été adopté en mars dernier visant un plan de lutte du gouvernement contre les filières terroristes qui cible particulièrement à enrayer le flux de candidats au djihad et à lutter contre la «radicalisation violente» est sur la table du Conseil des ministres français, précise-t-on . «C'est un plan de lutte contre un phénomène qui est important et en progression», souligne le gouvernement. «L'idée fondamentale de ce plan c'est de traiter le problème depuis la prévention de la radicalisation jusqu'à empêcher le passage de la frontière». «Les quelques mesures contenues dans le plan couvrent «l'intégralité du spectre de la chronologie, du moment où ils sont dans leur chambre tout seuls à regarder des vidéos de djihad jusqu'au moment où ils prennent un bus pour aller à Gaziantep», en Turquie avant de franchir la frontière avec la Syrie . Les sorties de territoire des mineurs devraient ainsi être encadrées. Des structures d'accueil devraient également être mises en place pour accueillir les parents désarmés face à la radicalisation de leurs enfants. Le signalement et la surveillance des sites diaristes sur internet seront renforcés. Le calendrier de la mise en place de ces mesures sera «rapide», explique-t-on. Par ailleurs le président français François Hollande a assuré que la France déploierait «tout un arsenal, en utilisant toutes les techniques, y compris la cybersecurité et aussi des techniques humaines» qui consistent à «parler, à aller chercher les familles, un certain nombre d'alertes qui permettent ensuite d'intervenir». Selon des indicateurs, plusieurs familles de jeunes Français partis faire le djihad avaient appelé début avril le gouvernement à mettre à mal le système d'endoctrinement et enrayer l'exode des candidats à la guerre sainte en Syrie. Après les détails sur la détention des quatre journalistes français en Syrie, le député UMP Hervé Mariton a demandé au gouvernement de rendre régulièrement des comptes. «Les autorités françaises n'ont jamais cherché à empêcher le départ de jeunes en Syrie», estime David Thomson, journaliste et auteur de l'enquête «Les Français djihadistes». «Elles faisaient le calcul cynique qu'il vaut mieux les voir partir combattre Bachar al Assad plutôt qu'ils restent ici». Aujourd'hui cette stratégie débouche sur le fait que les autorités sont débordées. Les Français (candidats au djihad) sont si nombreux qu'elles n'ont pas les moyens de surveiller tous les retours», ajoute-t-il. D'après le ministre de l'Intérieur, la création d'un numéro vert et d'une plate-forme de signalement sur internet, annoncée mardi, permettra de «mobiliser toutes les administrations de l'Etat lorsque les familles constatent des risques de rupture parmi (leurs) membres (...) pour accompagner ces jeunes qui parfois, fragilisés psychologiquement, embrigadés par des actes de propagande, basculent». «Les préfets auront en charge d'accompagner les familles par tous les moyens des administrations d'Etat : la Protection judiciaire de la jeunesse, les centres de prévention de la délinquance, l'administration de l'Education nationale et les services sociaux», a-t-il précisé. Soulignons que Le plan comporte une dizaine de mesures visant à dissuader et punir les candidats français à la guerre sainte contre les mécréants .