1.Comme j'ai eu à l'affirmer dans l'interview que j'ai donnée à la télévision internationale Africa24 Paris-France (1), l'expérience de la reprise par Cevital du groupe Fagor/Brandt est intéressante en espérant voir d'autres groupes algériens investir à l'étranger et ce, au profit exclusif de l'Algérie. Je précise qu'après quatre reports, le tribunal de commerce de Nanterre a validé la reprise du groupe électroménager français par l'algérien CEVITAL combiné avec le projet d'entrepreneurs français pour les usines vendéennes. Le tribunal de commerce de Nanterre a décidé, le mardi 15 avril 2014, de retenir l'offre du groupe algérien Cevital, pour la cession des sites Fagor/Brandt. Le groupe privé algérien l'a fait sur fonds propres avec un montage financier avec des groupes étrangers. Cette reprise entre dans le cadre de la colocalisation (partenariat gagnant- gagnant) devant permettre la préservation d'une grande fraction d'emplois en France mais également de créer des emplois en Algérie. 2.Mais la question qui se pose: cette expérience peut-elle se généraliser ? Malheureusement, la réponse est non, sauf pour des Algériens qui ont des fonds propres à l'étranger. Afin d‘éviter que cette reprise ne soit qu'un cas isolé, et entrant dans le cadre d'un renouveau de la politique économique engageant le gouvernement, je propose un assouplissement de la loi sur la monnaie et le crédit, ce qui permettrait qu'une fraction des réserves de change estimées à 194 milliards de dollars au 31/12/2013, soit environ 40/45 milliards de dollars, 20/25% environ) dont 86% sont placées à l'étranger à un taux d'intérêt très faible, posant la problématique de leur rentabilité, soient consacrées à la création d'un fonds souverain. Ainsi, des entreprises algériennes à l'instar des grands groupes internationaux investiront à travers le monde (regardez ce que fait un petit pays comme le Qatar, un grand pays comme la Chine), ce qu'interdit actuellement la loi sur la monnaie et le crédit en Algérie. 3.Ce fonds souverain doit entrer dans le cadre d'une stratégie hors hydrocarbures, d'une adaptation au processus irréversible de la mondialisation grâce à une balance devises, technologique et managériale positive pour l'Algérie. Afin qu'il soit rentable dans le temps, ce fonds est conditionné grâce à l'apprentissage international par l'émergence de bureaux d'engineering complexes nationaux où cohabiteront des experts de différentes spécialités algériens et étrangers, économistes, financiers, sociologues, psychologues, et ingénieurs où des compétences existent mais sont éparpillées. Il s'agit d'un montage de la ressource humaine comme le fait le Qatar., Cela permettra par voie de conséquence d'avoir d'autres marchés à l'Algérie en partenariat et notamment en direction du Maghreb et de l'Afrique, continent d'avenir et à enjeux multiples, où l'Algérie peut avoir des avantages comparatifs.