Initialement prévu du 2 au 20 décembre 2013, avec une audience préalable le 25 septembre, le procès du fondateur du groupe Khalifa, Abdelmoumène Rafik Khalifa, poursuivi, en France pour «banqueroute et détournement de fonds», avait été renvoyé par le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine), pour une question de procédure, à ce mois de juin. Ce procès commence donc, à Paris, demain et se déroulera jusqu'au 20 juin. Il aura à juger les conditions de banqueroute des filiales françaises de la compagnie aérienne Khalifa Airways et Khalifa Rent a car, qui étaient basées dans les Hauts-de-Seine, en France. Ce procès va se tenir, comme celui de janvier 2007 à Blida, en l'absence du principal concerné, Abdelmoumène Rafik Khalifa. Il s'était réfugié en Grande-Bretagne après l'éclatement, en 2003, du scandale financier de sa banque et de plusieurs entreprises du groupe, puis détenu depuis mars 2007 à Londres, après son arrestation sur la base d'un mandat d'arrêt européen délivré par le tribunal de grande instance de Nanterre (Paris) qui avait ouvert, fin 2003, une information judiciaire pour «abus de confiance, banqueroute par détournement d'actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité et blanchiment en bande organisée». En 2007, au procès de Blida, les charges retenues contre lui, notamment «constitution d'une association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels» lui avaient valu une condamnation à perpétuité par contumace. Une demande d'extradition avait été présentée par l'Algérie sur la base des documents relatifs à la «falsification de l'hypothèque de la villa familiale et d'un local commercial jusqu'à la constitution du groupe Khalifa», ainsi que les cas de «vols survenus au niveau des différentes agences de Khalifa Bank sur ordre de l'accusé lui-même, la gestion anarchique et la négligence ayant marqué les transferts de devises sous couvert de diverses transactions qui étaient, en réalité, selon la liste des chefs d'accusation, des détournements organisés». Il a été extradé vers l'Algérie en décembre 2013. Le gouvernement français qui n'avait pas obtenu l'extradition d'Abdelmoumène Rafik Khalifa quand il se trouvait à Londres, compte opérer son transfert à Paris le temps du procès et en aurait fait la demande auprès du gouvernement algérien, sans suite. Ce serait un traitement basé sur le principe de la réciprocité, puisque, de son côté, la France a refusé d'extrader vers l'Algérie des personnes impliquées dans l'affaire Khalifa, dont l'épouse de Abdelmoumène Rafik Khalifa. Il est donc fort probable que, cette fois, Abdelmoumène Rafik Khalifa ne sera pas dans le box des accusés, au tribunal correctionnel de Nanterre. Le fondateur du groupe Khalifa est le principal prévenu de ce procès dans lequel comparaissent dix autres personnes, dont son ex-femme, des anciens représentants de l'entreprise en France ainsi qu'un constructeur et équipementier aéronautique. Ils sont accusés d'avoir, au moment de la déconfiture du groupe en 2003, dissimulé un certain nombre d'actifs, notamment trois avions d'une valeur de 5,5 millions d'euros, une douzaine de voitures de luxe et une villa à Cannes de 35 millions d'euros. De nombreuses questions se posent déjà autour de ce procès. les observateurs estiment que toute la vérité sur cette affaire n'a pas encore été établie et que des personnalités en poste en Algérie pourraient être éclaboussées si de nouvelles révélations étaient faites par le principal concerné dans l'affaire, à savoir Abdelmoumène Rafik Khalifa, lui-même.