Lesmembres de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont recommandé, lundi, unemise en oeuvre rapide de réformes radicales afin de relancer le système de l'éducation. C'est également les mêmes revendications des parents d'élèves qui comptent beaucoup sur le talent et sur les compétences de laministre de l'Education,Mme Nouria Benghabrit, pour remettre le train du secteur de l'éducation sur les rails. Dans leurs nombreuses interventions consacrées au plan d'action du gouvernement présenté par Abdelmalek Sellal, plusieurs députés dontMohamed Boukhars (FLN) ont jugé nécessaire d'accélérer les réformes de l'éducation et de procéder à une révision des contenus pédagogiques et de les adapter aux besoins du marché de l'emploi. Après avoir mis en avant l'impératif d'imposer la rigueur et la discipline dans les établissements de l'éducation, le député a exhorté le gouvernement à réunir les conditions favorables au retour des compétences nationales en exil pour leur permettre de contribuer à la promotion et au développement des programmes éducatifs. La représentante de Front des forces socialistes (FFS), Nadia Ihaddadene, a souligné, pour sa part, la nécessité d'une stratégie efficiente pour la relance du secteur de l'éducation en Algérie avec le concours des experts en la matière. L'école ne doit pas être impliquée dans les conflits, a-t-elle estimé,mettant en avant l'urgence d'adapter les programmes pédagogiques aux exigences sociales du pays. La députée du Rassemblement national démocratique (RND), Fatiha Meskini, a considéré de son côté que dix ans après le lancement des réformes de l'éducation, «il est temps de procéder à une évaluation objective des résultats». Elle a préconisé la révision du système d'examens et la stratégie de recrutement des enseignants et encadreurs ainsi que la mise en place de critères scientifiques pour l'éligibilité au corps enseignant. Elle a également recommandé le retour au manuel unique pour éviter la surcharge du cartable scolaire. Le député du Front de la justice et du développement est revenu sur la nécessité de reconsidérer le classement des personnels enseignants. D'autres intervenants ont salué le contenu du plan d'action du gouvernement considérant que lesmesures qu'il comprenait étaient de nature à réduire la dépendance aux hydrocarbures. Les membres de la chambre basse du Parlement poursuivaient, hier après-midi, l'examen des différents aspects du plan d'action du gouvernement. Les parents d'élèves sont également sur la même ligne que leurs représentants au niveau de l'APN. Hormis les extrémistes et ceux qui rêvent de faire des écoles algériennes des établissements scolaires d'un autre âge, la nomination deMme Benghabrit à la tête duministère de l'Education a été favorablement accueillie par les parents d'élèves et les représentants de la société civile. Plusieurs d'entre eux, avec qui nous nous sommes entretenus, ont indiqué que depuis que l'école algérienne a été politisée, le niveau des élèves s'est complètement dégradé. Il est vrai qu'en raison des programmes et des méthodes révolues, l'école algérienne s'est classée derrière de nombreux pays, selon une communication donnée lors du Forum mondial économique de l'année passée. Selon le même rapport, l'Algérie a occupé la 100e place sur les 148 pays, loin derrière de nombreux pays à l'image de la Tunisie, classée 78e. «Nous sommes persuadés queMme laministre de l'Education ne ménagera aucun effort pour redonner à l'école algérienne sa valeur d'antan», a indiqué M. Zouaoui, parent d'élèves, ingénieur en hydraulique. «Nous constatons avec regret les injures et les propos haineux que fait l'objet Mme Benghabrit depuis son installation à la tête duministre de l'Education», a-t-il ajouté. L'Etat doit appuyer, protéger et faire confiance aux cadres algériens à l'image de cette dame afin qu'ils puissent hisser très haut la bannière du pays. C'est le même constat qu'a faitMme D. Fadhila, une fonctionnaire de l'éducation, qui voit le futur de l'école algérienne en rose, si toutefois l'ensemble des moyens financiers, techniques, et pédagogiques serontmis à la disposition de la nouvelle ministre de l'Education.