La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a rassuré les élèves et leurs parents à l'approche de l'examen du baccalauréat, affirmant que le seuil des programmes a été fixé entre 85% et 95 %. Elle a en outre appelé les partenaires sociaux, à savoir les syndicats des secteurs, à plus de sagesse et «à mettre l'intérêt de l'élève au centre de leurs préoccupations». La première responsable de l'Education a demandé plus de compréhension aux partenaires sociaux, après certaines déclarations émanant de syndicats sur les retards dans l'exécution des programmes à l'approche de l'examen de fin d'année. «Ne jetez pas de l'huile sur le feu. Il faut comprendre que les élèves et leurs parents sont déjà stressés à l'approche du baccalauréat», dira-t-elle. La ministre fraîchement installée ne s'est pas contentée de l'appel lancé hier aux syndicats lors d'une réunion avec les directeurs de l'Education, mais elle a tenu à rassurer les élèves, notamment sur l'exécution des programmes et le seuil arrêté. Mme Benghabrit a affirmé que les examens porteront uniquement sur les programmes «réellement» enseignés et que le seuil des programmes a été fixé entre 85 et 95 % des cours dispensés sur la base de consultations larges et précises par discipline et par wilaya. Autrement dit «un recueil d'informations de la classe à la Direction centrale», soutiendra la ministre. Mme Benghabrit a affirmé en outre que la wilaya de Ghardaïa n'a aucun problème, notamment pour les classes de terminale qui ont dépassé le seuil des programmes de 2 à 3 cours. La ministre a ensuite déclaré que «l'idée du seuil a été instituée en 2008 dans un contexte d'ensemble particulier marqué par des grèves dures dans des établissements scolaires». Pour Mme Benghabrit, les choses devront changer avec le projet de révision du système des examens «pour préserver notamment la valeur et l'image du baccalauréat». Car, soutiendra-t-elle, fixer un seuil des programmes porte atteinte à la réputation de l'examen. Il faut, selon ses propos, réorganiser les examens, mais cela ne peut se faire sans l'engagement des partenaires sociaux qui devront, selon elle, participer à une politique de dialogue avec la principale cause, «l'intérêt de l'élève». Voulant rassurer davantage, la ministre a affirmé qu'il y a deux sujets au choix «si un sujet tombe sur un cours qui n'a pas été enseigné, forcement l'autre va tomber sur un autre qui a été assuré». Elle ajoute qu'il y a un numéro vert ainsi qu'une adresse mail pour répondre à des inquiétudes ou à des préoccupations des élèves, parents d'élève, enseignants et toute personne concernée. Un prospectus a été conçu en outre, pour orienter l'élève dès son entrée en classe d'examen. Selon la ministre, il y a une amélioration dans l'organisation du baccalauréat pour cette année, et ce pour éviter de revivre le scénario de la «tricherie» et «du copiage collectif» enregistrés durant la session précédente. Mme Benghabrit s'est dite triste pour ce qui s'est passé l'année dernière. «Jamais dans l'histoire de ce pays, nous avons enregistré un copiage collectif du genre», dira-t-elle. Pour Mme Benghebrit, le copiage collectif durant le bac de l'an passé et la destruction d'un établissement à Constantine doit nous interpeller pour analyser «le rapport de l'élève à l'autorité de l'Etat représenté par ses établissement, ses fonctionnaires et ses cadres ». BIENTOT UNE DECISION POUR L'INSTALLATION DE L'OBSERVATOIRE DE L'EDUCATION NATIONALE Pour sa première sortie médiatique, la ministre a beaucoup insisté sur l'avenir de la réforme éducative lancée en rangs dispersés depuis 2003. Elle affirme que l'une des priorités du secteur aujourd'hui est «la refonte pédagogique» favorisant la pédagogie et l'élève à travers une formation de qualité et en améliorant la formation des enseignants. Une refonte qui devrait être élaborée en concertation avec les partenaires sociaux et les représentants des associations des parents d'élèves, a-t-elle déclaré. La ministre s'est dite favorable au dialogue avec les partenaires sociaux et les associations des parents d'élèves, «des rencontres avec nos partenaires sont prévues à partir de la semaine prochaine», affirme-t-elle. Elle persiste et affirme que les négociations avec les syndicats ne se feront pas au détriment de l'élève, les incitant à éviter les grèves. «Donnez-nous un peu de temps pour nous occuper ensemble de la refonte pédagogique», demandera la ministre. Mme Benghabrit a précisé qu'un débat consensuel sera organisé durant cet été, au mois de juillet prochain, en présence de toutes les parties prenantes et la famille éducative. Un débat qui sera couronné par la prise de décisions sur plusieurs dossiers, avançant dores et déjà, la décision d'installer l'observatoire de l'éducation nationale. Le dernier mot pour une prise de décision revient au pédagogue, affirme-t-elle.