Litiges sur des biens agricoles, problèmes familiaux et querelles ont été à l'origine de six meurtres constatés par les services de la Gendarmerie nationale au cours des cinq premiers mois de l'année en cours dans la wilaya de Skikda. Héritage des années du terrorisme ou culture de règlement de compte sans faire appel aux services de sécurité, la violence ne se fait pas discrète dans cette wilaya de l'Est qui a beaucoup souffert du terrorisme. Il ne s'agit surtout pas de nuire à l'image des Skikdis mais de relever un problème duquel ils semblent être victimes et d'interpeller les autorités concernées et la société civile afin d'étudier le phénomène et trouver des solutions adéquates pour que cette population puisse vivre en sérénité. Contrairement à la plupart des wilayas où on enregistre plus d'affaires d'atteintes aux biens, à Skikda, les atteintes aux personnes sont classées à la tête des affaires de criminalité enregistrées.Durant les cinq premiers mois de l'année, les services de la Gendarmerie nationale ont traité 395 affaires d'atteintes aux personnes (meurtres, agression, coups et blessures volontaires, etc.), contre 100 affaires d'atteintes aux biens (vol, destruction...etc.). Durant l‘année 2013, les mêmes services ont enregistré 1 886 affaires d'atteintes aux personnes et 334 atteintes contre des biens. Selon nos sources à la Sûreté nationale, le même constat est fait en zone urbaine ; les atteintes contre les personnes devancent toutes les autres formes de criminalité. Intervenant à une conférence de presse tenue en son siège à Skikda, le commandant de groupement territorial de la gendarmerie, le lieutenant-colonel Ali Lablak a indiqué que les atteintes aux personnes soldées par des meurtres ou des blessures graves sont généralement liées à des litiges sur des terres ou autres biens agricoles ainsi qu'aux problèmes entre tribus. En somme, 2 547 affaires de police judiciaire ont été traitées durant l'année 2013 dont 108 crimes et 1 298 délits impliquant 1 789 personnes. De janvier à fin mai, 978 affaires ont été traitées dont 24 crimes et 593 délits impliquant 523 personnes. En 2013, les services de la gendarmerie ont constaté 36 affaires de détention, commercialisation et trafic de drogue engendrant la saisie de 37,3 kg de kif traité, 251 comprimés psychotropes et l'arrestation de 90 personnes. 38,5 kg de kif traité et 66 comprimés psychotropes ont été saisis impliquant 25 personnes durant les cinq premiers mois de l'année en cours. Il s'agit, également, de 103 affaires de contrebande engendrant l'interpellation de 130 personnes. 34 nouvelles affaires du genre ont été traitées en 2014 Les services de la gendarmerie de Skikda ont, par ailleurs, traité en cinq mois cinq affaires de vol de véhicules et récupéré quatre véhicules dont deux recherchés et une motocyclette. Plan d'action adapté à la saison estivale et les zones criminogènes Outre l'activité de routine dans la lutte contre toutes les formes de criminalité durant toute l'année, le groupement de gendarmerie de Skikda a mis en place un plan d'action adapté aux spécificités de chaque région. Une mobilisation renforcée des sections de sécurité et d'intervention ainsi que le renforcement des opérations ciblées ont été constatés. Durant les cinq derniers mois, huit opérations de grande envergure ont été planifiées permettant l'identification de dizaines de personnes et la saisie d'importantes quantités de produits prohibés. La police technique a, pour sa part, intervenu dans 107 affaires contre 1 725 interventions des groupes cynotechniques permettant, entre autres, la saisie de plus de 11 kg de kif traité. Le lieutenant-colonel Lablak a, par ailleurs, fait état de 2 846 interventions des sections de sécurité et d'intervention (SSI) permettant l'arrestation de 178 malfaiteurs et la saisie de plusieurs armes blanches et de stupéfiants durant l'année 2013 contre 1 091 interventions et 103 arrestations en 2014. Pour ce qui est du plan Delphine, le groupement de gendarmerie de Skikda a mis le paquet dès le lancement officiel de la saison afin d'assurer une sécurité optimale des estivants,et ce, par un déploiement adéquat au niveau des plages, lieux de détente, forêts et voies de communication. A noter que durant la saison estivale de l'année 2013, aucune agression n'a été signalée en zones de compétence de la gendarmerie.