La diplomatie algérienne a réussi son pari en tant qu'acteur régional au Mali. Les parties en conflit se sont réunies à Alger afin de signer un accord de paix, pour une sortie de la crise, a fait savoir hier Ramtane Lamamra,ministre des Affaires étrangères qui a assuré que les trois mouvements dans le nord du Mali sont arrivés à s'entendre et à établir une vision commune et consensuelle. Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coalition pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) ont signé samedi à Alger une plateforme préliminaire visant à trouver une solution «définitive» à la crise dans le nord duMali sous l'égide de l'Algérie. Dans le même sillage, M.Lamamra a indiqué à l'issue d'une cérémonie de signature de cette plateforme par les trois mouvementsmaliens: «Nous pensons que l'oeuvre de rapprochement des points de vue (des trois mouvements du Nord duMali) et de clarification des positions a été mené à son terme à travers cet effort développé cette semaine à Alger», ajoute-t-il Après avoir rappelé la signature la semaine dernière de la Déclaration d'Alger par trois autres mouvements du Mali, le ministre a expliqué que la plateforme, qui vient d'être signée par troismouvements maliens, «délimite fondamentalement les contours de ce dialogue inter-malien qui doit être inclusif». Par ailleurs, le chef de la diplomatie algérienne a annoncé, dans ce cadre, la visite, d'hier, à Alger du chef de laMission de l'ONU auMali (Minusma), soulignant que le représentant de la Minusma a également «un rôle institutionnel à jouer». Leministre n'a pasmanqué de rappeler à cet effet, que les trois membres du gouvernementmalien sont arrivés hier àAlger pour une visite qui s'inscrit «dans le cadre du dialogue stratégique entre l'Algérie et le gouvernement malien», avant d'ajouter qu'«une réunion des ministres des pays du Sahel qui soutiennent le dialogue inter-malien" se tiendra lundi à Alger. «Il y a une dynamique qui est en train de s'enclencher et à interagir à rencontrer des frères présents à Alger», a estimé le ministre. Dans le même contexte, M. Lamamra avait rassuré qu'avec le retour au calme au Mali, c'est le défimajeur auquel les parties sont engagées à relever. «Nous avons la conviction qu'il y a une soif de la paix qui sera assouvie avec beaucoup de bonne volonté de la part de toutes les personnalités engagées dans ce processus». Une plateforme pour une solution politique et pacifique Le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coalition du peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) ont qualifié samedi à Alger de «succès» le processus visant à trouver une solution «définitive» à la crise dans le nord duMali, engagé sous l'égide de l'Algérie. «Je félicite le peuple algérien et les autorités algériennes pour l'ensemble des efforts consentis pour nous amener aujourd'hui à ce niveau», a indiqué le représentant du CM-FPR, Harouna Toureh, à la suite de la signature par les trois mouvements d'une plateforme qui consigne les lignes de conduite et d'action commune devant leur servir de base dans le cadre de toute démarche visant la recherche d'une solution politique pacifique et définitive à la crise du nord avec le gouvernement malien. Les trois mouvements se sont rencontrés à Alger dans la perspective du lancement du dialogue inter-malien inclusif envisagé pourmettre fin à la crisemultidimensionnelle qui sévit dans le nord du Mali. Pour sa part M. Toureh a qualifié de «succès» la réunion des trois mouvements du nord du Mali à Alger, souhaitant que ce processus «doit se poursuivre et les efforts de l'Algérie se renforcer», et avant d'ajouter «C'est un point de départ vers l'espoir d'une solution durable et globale au conflit que nous vivons aujourd'hui dans l'Azawad et qui nous oppose aux autoritésmaliennes», a-til ajouté. Par ailleurs, il a lancé un appel «urgent» à tous ceux qui sont impliqués dans ce processus «de soutenir les efforts de l'Algérie comme étant une valeur ajoutée et nécessaire pour la survie de ce processus ». De son côté, le représentant duMAA, Ahmed Ould SidMohamed, a affirmé qu'«aucun» pays ne peut valablement comprendre nos préoccupations, nos idées, nous assister, et nous guider jusqu'au bout de ce processus, à l'exception de l'Algérie». «C'est le seul pays qui nous connaît. Il connaît notre histoire, notre culture et les populations vivants dans le nord duMali», a-t-il affirmé. Par ailleurs, il a exprimé son souhait de voir le processus, qui vient de s'engager sous les auspices de l'Algérie, se poursuivre», tout en ajoutant «Nous espérons que ce processus sera mené jusqu'au bout dans l'intérêt bien compris de toutes les parties prenantes à ce processus y compris l'Etat duMali, lesmouvements armés et les populations maliennes », a-t-il ajouté. Pour le représentant de la CPA, Mohamed Ousmane AgMohamedoun, le processus engagé sous les auspices d'Alger a commencé «à donner ses fruits», considérant cette rencontre de «début de négociations réelles et concrètes qui serontmenées entre mouvements du nord du Mali et le gouvernementmalien». En somme, les rencontres à Alger s'inscrivent dans le cadre de la reprise du processus des consultations exploratoires que l'Algérie mène depuis janvier 2014 avec les différentes parties concernées en vue de créer les conditions propices au lancement du dialogue inter-malien inclusif.