Outsider sur le papier, le Ghana a fait un très mauvais match pour son entrée en Coupe du monde. Comme à son habitude, la Team USA en a profité pour ramasser les trois points. Les joueurs du Ghana sont arrivés dans le stade en chantant, avec Michaël Essien en chef de file et à la percussion. Une image sympa, mais qui est toujours un peu à double tranchant. Derrière, il faut assurer sur le terrain. Et là, les Black Stars ont été extrêmement faibles. Pas de jeu collectif, pas de percussion et pas de solidité derrière. Une grosse déception qui, couplée à la prestation un peu plus tôt du Portugal, prouve que le «groupe de la mort» a été désigné un peu trop vite. La sélection américaine a fait ce qu'elle a toujours fait : rester à sa place, être consciente de ses limites mais tout donner. Un véritable remake de l'édition de 2002 où ils avaient sorti un des favoris en poule, le Portugal. Dempsey ouvre la porte John Boye sans clef Au moment de démarrer la rencontre, le Ghana a au moins autant fière allure que la sélection de Figo à l'époque. Pour que Michaël Essien et Kevin-Prince Boateng se retrouvent sur le banc de touche, c'est que le 11 a de la gueule. Tout semble fait pour mettre les frères Ayew dans les meilleures conditions : André joue 10, avec Muntari et Rabiu en soutien, Jordan est l'une des trois flèches de l'avant, avec Gyan et le petit Atsu, qui a fait parler de lui au Vitesse Arhnem. Tout ça, c'est bien joli, mais quand il n'y a pas de défense, ça ne sert pas à grand-chose. Et il ne faut que trente secondes à Dempsey pour justifier son statut de leader Stars and Stripes : un petit slalom suivi d'une belle frappe croisée, qui rappelle à tous pourquoi John Boye n'est pas titulaire dans un Rennes en crise. Le Ghana finit par prendre le contrôle du match au bout de 10 minutes de jeu. Mais sans parvenir à être dangereux. Que des centres dans la boîte, pour personne. Lot de consolation, la sélection américaine s'amenuise toute seule. Jozy Altidore se claque sur un sprint et sort sur civière, Dempsey se fait arracher le nez dans un duel aérien, Besler se tient la cuisse après une intervention derrière. Mais Jordan Ayew rate la balle d'égalisation, servi en retrait par un Atsu qui était parti à toute vitesse. L'entrée de Boateng change le visage du Ghana L'attaquant prêté à Sochaux sortira peu avant l'heure de jeu. Sans avoir rien montré. A la place, KP Boateng apporte une capacité à conserver la balle en attaque, ce qui n'est pas négligeable. Sauf que, très vite, le joueur de Schalke cède à la tentation des frappes qui partent directement en tribunes. Si Gyan se procure deux occases, on ne voit sur le terrain que Jermaine Jones. C'est simple, le milieu du Be3⁄4ikta3⁄4 contre tous les ballons, peu importe où ils sont joués sur le terrain. Si le reste de son équipe tire de plus en plus la langue à l'image du Nantais Bedoya, à deux doigts du claquage à chaque intervention, le Ghana est tellement faible que ça suffit. Pas un centre n'arrive sur la tête par exemple d'un André Ayew, pourtant pas mauvais dans l'exercice. Le joueur formé à l'OM a tout de même une bonne talonnade de Gyan dans la surface à dix minutes de la fin. Il en profite pour égaliser de l'extérieur du pied. Les Black Stars se voient revenir. Mais c'est oublier un peu vite la faiblesse de la défense, qui concède un corner bêtement, avant de voir le jeune Brooks fausser la compagnie de Boye, encore lui, pour placer une tête victorieuse.