Mardi, le continent africain a vibré au rythme du dernier match des barrages aller du Mondial 2014. Le Ghana a été sans pitié devant l'Egypte corrigée 6-1 avec une facilité presque déconcertante. Les Black Stars meilleure nation sur le continent ? Une victoire n'était pas impensable, cela aurait été d'ailleurs logique pour un match à domicile. Mais la démonstration du Ghana a impressionné plus d'un. Asamoah Gyan et ses coéquipiers ont tout simplement infligé à l'Egypte une défaite historique. Pour une nation au meilleur palmarès africain et qui a impressionné durant les phases de poules des éliminatoires, on se demande encore comment en sont-ils arrivés là. Pour cette rencontre capitale pour la qualification pour le Mondial brésilien, le Ghana n'a pas tergiversé et a mis de côté ses problèmes intestinaux pour aligner sa meilleure équipe possible. Les retours en sélections depuis le mois dernier de Michael Essien, Sulley Muntari et des frères Ayew ont fait un bien fou à Kwesi Appiah. Les deux premiers représentent les deux médians de l'Afrique et leur impact dans l'entre-jeu a été l'une des clés de cette balade devant l'Egypte. Andre Ayew, toujours sur la lancée de son début de saison, a de nouveau régalé avec sa combativité et son sens du jeu dans le dernier geste. Son jeu physique a posé bien de soucis aux Pharaons. Puis le serial buteur a fait le travail. Asamoah Gyan, le buteur que le Ghana n'a jamais eu (meilleur scoreur de tous les temps de la sélection). Désormais, les Black Stars peuvent s'appuyer sur un finisseur clinique, capable de débloquer les situations ou d'enfoncer le clou pour soulager son équipe. Ce Ghana-là risque de faire très mal l'an prochain au Mondial. Surtout que la défense hier était amputée de ses meilleurs joueurs. John, Boye, Jonathan Mensah et Rabiu Mohamed étaient tous blessés et forfaits, mais les suppléants Rachid Sumaila et Jerry Akaminko ont impressionné. Certes, il y a eu quelques erreurs de jeunesse comme sur le penalty concédé mais dans l'ensemble et avec plus de matchs, la concurrence risque d'être rude. Puis les pépites Abdul Majeed Warris, Christian Atsu ou encore Mubarak Wakaso, tous titulaires dans leurs clubs européens sont là pour piquer la place à ceux qui se croient intouchables. Toute cette solidité, le Ghana la doit à un homme. Un qui incarne désormais la petite confiance faite aux entraîneurs locaux sur le continent. A l'image de Stephen Keshi, Kwesi Appiah a su prendre les rênes de cette équipe avec autorité, n'hésitant pas à renvoyer chez lui Sulley Muntari (furieux d'avoir été remplacé lors d'un match) ou de demander des excuses publiques à ce dernier ou encore d'exiger que les frères Ayew et Kevin Prince Boateng (encore un qui n'était pas là mardi) écrivent pour signifier leur retour en sélection. Il est d'un calme tout aussi impressionnant. Nommé en avril 2012, son poste a vacillé cette année après la 4e place des Black Stars à la CAN. Mais pas plus. Enfin, on peut déjà se mouiller que le Ghana fera mieux qu'en 2010 et son quart de finale.