Le plan d'action du gouvernement, après avoir été adopté par l'Assemblée populaire nationale (APN) et le Conseil de la nation, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, entend réaliser un taux de croissance annuel de 7% et un taux de chômage à 8% pour la période 2015-2019 pour sortir de la crise et relancer l'économie. L'Etat, qui édifie l'économie et crée l'emploi en privilégiant le cadre macro-économique grâce aux pétrodollars de la rente qui demeure le poumon du développement national, impose désormais une politique plus stratégique de croissance reposant notamment sur une dynamisation de la micro-économique et des compétences capables de redresser l'économie nationale et former les jeunes à l'heure où l'actualité braque ses feux sur les grands rendez-vous de l'économie mondiale dont l'entrée de l'Algérie à l'OMC et de notre partenariat avec l'Union européenne (U.E), ceci d'une part. Et sachant qu'après l'or noir, la question qui reste toutefois posée sera celle de l'or blanc. Sera-t-il une source d'accumulation et de richesse de notre économie, l'agriculture, la plus grande difficulté à surmonter aujourd'hui dans la perspective souhaitable d'assurer la sécurité alimentaire pour répondre aux besoins de la population en croissance constante où l'Algérie comptera près de 48 millions d'habitants en 2024, ce qui peut être fatal en cas de baisse des prix du pétrole, d'autre part. C'est tout l'enjeu futur afin d'ouvrir de grandes perspectives économiques pour la grande croissance qui se réalise dans l'action et l'initiative de l'entreprise. La meilleure politique de bénéficier du transfert technologique ou du savoir-faire des IDE pour plus d'exportation et moins d'importation et plus d'économie de devises fortes et garantir à chaque Algérien un emploi et un revenu stable. Le rôle du gouvernement est déterminant dans la structure de l'économie et la société notamment devra définir : -l'équilibre entre le secteur public et le secteur privé -le climat dans lequel l'entreprise doit travailler - que les compétences soient sollicitées car un nombre important de compétences s'est vu contraint de sortir en retraite avant l'âge légal ou carrément quitter le pays. -La liberté de la presse qui véhicule l'information doit retenir davantage l'attention des pouvoirs publics en vue de la promotion d'une presse libre et indépendante incontournable et vitale dans le processus du développement national et dans la lutte contre la corruption, le blanchiment d'argent, la fraude et l'évasion fiscale. -La transformation des habitudes et mentalités pour remettre l'Algérien au travail, car on ne peut continuer à diriger ou à gouverner le pays avec le cœur, les relations ou les proches mais plutôt avec les cerveaux et les bras comme seules facteurs de progrès d'une nation. Là également, intervient le concept de contribuable intéressé à l'importance de l'utilisation et du contrôle de l'argent public et la rentabilité des finances publiques dans le développement local. La situation actuelle a/Potentialités et atouts -L'Algérie est une nation de richesses et un vaste territoire dans le continent africain -L'Algérie parmi les grands producteurs de pétrole et de gaz , de minerai de fer, de phosphates dans le monde, c'est un véritable levier pour développer une politique industrielle de base et légère pour la grande croissance interne pour le pays, mais peine encore à développer son économie réelle. -Une bonne santé macro-financière grâce aux recettes générées par la rente pétro-gazière -L'Algérie n'est plus une économie endettée -L'accumulation de réserves de changes pour 200 milliards de dollars, qui dépassent celles de la France -L'accumulation en fonds de régulation des recettes (FRR) de près de 700 milliards de dinars soit l'équivalent de 80 milliards de dollars. -Un bon potentiel industriel ainsi que beaucoup d'atouts technico-économiques qui occupent une place importante dans de nombreux secteurs notamment dans la mécanique, la sidérurgie, la pharmacie, l'électronique, le ciment, le plastique, la pétrochimie et l'énergie, l'agro-alimentaire réalisés dans les années 1970 peuvent contribuer rapidement pour peu qu'on met en place un programme d'investissement de valorisation technologique et qui peut atteindre jusqu'à 8% du PIB -Un potentiel agricole à près de 8 millions d'hectares et près de 4 tracteurs par hectare et en hydraulique avec près de 70 barrages de moyennes et grandes capacités avec des moyens d'équipements et d'irrigation à travers toutes les régions du pays qui revêt aujourd'hui un taux de mécanisation agricole parmi les plus importants d'Afrique et une importance stratégique dans le cadre de l'équilibre régional et du développement local. b /Contraintes principales L'Algérie ne dispose pas encore d'un système bancaire, boursier et managériel industriel qui soit en mesure de s'impliquer efficacement dans une économie contrainte par le développement d'un système économique national et handicapé par douze problèmes potentiels, par conséquent ne permettent pas des objectifs ambitieux tels que celui du taux de croissance de 7%. -Nos entreprises sont certes importantes aux plans équipements industriels et infrastructurels mais ne sont pas en mesure d'accroître leur rôle quand on sait que le taux d'intégration reste à moins de 20%, par conséquent, elles restent fortement dépendantes de l'importation des biens de production (matières premières, pièces de rechanges, demi-produits, équipements...), ce qui ne fait qu'aggraver les importations pour contribuer au taux de croissance de 7%. -La structure de l'économie algérienne reste fortement dominée par les personnes physiques qui représentent un peu plus de 85% (commerces et services) -Le financement de l'économie nationale repose essentiellement sur une seule ressource, la rente. -Aucun secteur n'est encore excédentaire pour exporter afin d'amortir les importations qui absorbent déjà près de 80% de nos recettes pétro-gazières. -Une administration fortement fermée sur elle-même bloque l'initiative et l'esprit d'entreprise. - Les marchés bancaire et boursier non concurrentiels et insuffisamment impliqués. -Les coûts d'exploitations sont trop élevés. Un paramètre de gestion important pour une économie concurrentielle. -La pénalisation de l'acte de gestion bloque l'initiative et l'esprit d'entreprise pour permettre de fonctionner en tant que firmes autonomes en conformité du droit privé (codes de commerce et civil). - Un système de travail et d'organisation obsolète - Nos entreprises ont perdu leurs aptitudes à innover et leurs valeurs notamment, elles engendrent aujourd'hui plus de charges que de produits et accusent un déficit important de management et qui sont bien loin de l'ouverture à l'international et du démantèlement tarifaire douanier dans le cadre de l'adhésion future de l'Algérie à l'OMC - Développement de la corruption à plusieurs niveaux -Les ressources humaines souvent mal formées et mal gérées, engendrent aujourd'hui plus de charges que de productivité c/Aperçu général de la situation au plan économique La rente pétro-gazière contribue pour 98% des exportations du pays et 70% dans les recettes budgétaires et notre économie est dépendante excessivement du marché international à près de 80% de nos recettes et 70% de nos besoins. Nos exportations hors hydrocarbures ne représentent que 2 milliards de dollars contre 57 milliards de dollars en importations soit près de 80% des recettes totales d'exportations dont on est importateur de carburant et de produits alimentaires représentant respectivement près de 4 milliards de dollars et 10 milliards de dollars, le taux d'intégration reste à moins de 20% dans l'industrie avec une production à près de 5% du PIB, investissement productif 3% du PIB, faible attractivité des flux d'investissement directs (IDE), une monnaie fortement dévaluée sur le marché avec un cours de change de 150 DA pour 1 euro, le financement de l'économie dont 90% des crédits proviennent des banques publiques, près de 45% de la masse monétaire est dans les circuits de l'informel, la chute chaque année de près de 10% du pouvoir d'achat, une démographie et un marché du travail en augmentation constante et plus poussés vers nos villes où le taux d'urbanisation a atteint près de 65%. La fiscalité ordinaire et l'exportation hors hydrocarbures qui posent de sérieux problèmes et suscitent des inquiétudes en matière de consolidation et de perspectives budgétaires à moyen terme dont le niveau d'équilibre budgétaire par référence au prix du baril se situe à un seuil préoccupant notamment passant de 37 dollars à 75 dollars pour atteindre près de 100 dollars dont les performances restent encore faibles à l'égard des besoins d'une économie de marché dont l'Algérie est faiblement intégrée dans la division internationale du travail. Ces ratios nous renseignent que la consommation intérieure est importante à même d'absorber la croissance de 7%. Cela signifie que nous avions cru trop vite dans la manne des pétrodollars pour nous rapprocher des pays développés. Ce qui a été un frein psychologique à la diversification de notre économie et aux technologies pour sortir le pays du sous-développement et de la forte dépendance économique qui se pose aujourd'hui avec une gravité exceptionnelle dans la mesure où l'économie nationale reste caractérisée par la persistance de déséquilibres structurels profonds qui se manifestent globalement par des décalages entre la demande sociale et les capacités installées de l'offre qui sera plus forte et pressante encore à l'avenir compte-tenu de l'absence de politique d'investissement sur le plan micro-économique et l'absence d'une planification judicieuse qui ont rendu assez obscures les politiques des gouvernements pour maintenir l'ordre socio-économique. Ce sont ces questions qu'il faut régler en réformant le mode de fonctionnement de l'économie nationale et l'administration pour engager désormais une politique d'attractivité des capitaux et des technologies tout en améliorant le cadre juridique en particulier l'Etat doit promulguer une loi garantissant l'investissement national et étranger en conformité avec le droit privé ou droit des sociétés qui se traduit par la promotion de l'entreprise, de l'investisseur, des banques et de la bourse des valeurs mobilières qui structureront l'économie nationale et l'emploi productif. Ainsi, l'impératif de remettre l'échelle des valeurs à sa véritable place, facteur-clé pour le développement économique, car c'est la valeur Homme qui fait la fonction dans un monde dominé aujourd'hui par les technologies et la mondialisation qui sont l'œuvre de l'intelligentsia, du professionnalisme et non pas de dirigeants ou de cadres stagiaires ou d'amateurs, si l'on sait qu'on ne peut pas demander à l'Etat comme par le passé « économie socialiste» de construire des usines et créer de l'emploi. En économie de marché la croissance doit être l'œuvre des investisseurs et des entreprises industrielles par une grande ouverture sur une économie privée de nationaux et étrangers où se manifestent effectivement les bases d'une bonne politique économique et sociale pour que l'Etat sorte de son rôle actuel de gestionnaire et providentiel pour s'orienter vers la régulation économique plus dynamique des activités des entreprises pour les rendre plus performantes dans toutes les activités productives aux normes et éthiques internationales. Le choix d'un autre modèle de croissance de l'Algérie s'impose qui prône une économie de capital, des connaissances et des valeurs humaines dans ce deuxième cinquantenaire de l'Indépendance libérée de toutes les entraves de l'économie administrée qui ferait de l'Algérie un pays émergent. Sinon l'Algérie est-elle prête à vivre sans une économie de rente ? Il faut qu'un grand débat, dont jamais le bilan n'a été établi, soit sérieusement pris en considération et proposer des idées positives pour sortir notre pays de la crise actuelle et le remettre sur la voie d'un véritable développement. Auquel toutes les compétences ne peuvent qu'adhérer, si l'on sait que c'est la décennie de la dernière chance, selon notre éminent économiste M.Lamiri.