Un hommage posthume sera rendu aujourd'hui, de 18h à 22h, à la salle Atlas à Alger au regretté chanteur d'expression kabyle Matoub Lounès, en plus d'une conférence portant sur sa vie et son oeuvre. Assassiné le 25 juin 1998 à Thala Bounane, Matoub Lounés a laissé derrière lui un riche répertoire et des fans inconsolables, et ce, jusqu'à aujourd'hui. Durant quatre heures de temps, plusieurs artistes algériens se succèderont sur la scène de la salle Atlas pour honorer à titre posthume la mémoire de cet ami et de ce chanteur au talent toujours actuel. Cet hommage est organisé par la fondation Lounès Matoub et l'Association culturelle Taghzout. Plus tard dans la soirée, une pléiade de chanteurs exécuteront de leurs belles voix certains morceaux du défunt. Parmi les participants citons entre autres Ali Amrane, Kheloui Lounès, Boudjemaâ Agraw ou- Brahim Tayeb... Les organisateurs annoncent, en outre, plusieurs autres surprises de taille. Pour rappel, LounèsMatoub est né le 24 janvier 1956 à Taourirt Moussa Ouamar, un village de la tribu et actuelle commune Aït Mahmoud dans la daïra d'Ath Douala dans la wilaya de Tizi- Ouzou. La vie de Lounès était très agitée, il a vécu des moments tragiques qui ont marqué sa carrière d'artiste qui était indissociable de son combat identitaire. Depuis la sortie de son premier album A Yizem anda tellid ? (Ô lion où es-tu ?) Lounès Matoub a célébré les combattants de l'indépendance et fustige les dirigeants de l'Algérie auxquels il reproche d'avoir usurpé le pouvoir et de brider la liberté d'expression. Chef de file du combat pour la reconnaissance de la langue berbère, Lounès Matoub est grièvement blessé par un gendarme en octobre 1988. Il raconte sa longue convalescence dans l'album L'Ironie du sort (1989).Violemment opposé au terrorisme islamiste, Lounès Matoub condamne l'assassinat d'intellectuels. Il fut enlevé le 25 septembre 1994 par un groupe armé, puis libéré au terme d'une forte mobilisation de l'opinion kabyle. La même année, il publie un ouvrage autobiographique Le Rebelle et reçoit le Prix de la Mémoire des mains de Danielle Mitterrand. En 1995, Lounès Matoub participe à la marche des rameaux en Italie pour l'abolition de la peine de mort, alors qu'en mars 1995, le S.C.I.J. (Canada) lui remet Le Prix de la Liberté d'expression. Le 25 juin 1998, Lounès Matoub est assassiné sur la route menant de Tizi Ouzou à Ath Douala en Kabylie, à quelques kilomètres de son village natal. Les funérailles du chanteur drainèrent des centaines de milliers de personnes et la Kabylie a connu plusieurs semaines de deuil.. Une fondation portant le nom du chanteur a été créée par ses proches pour perpétuer sa mémoire, faire la lumière sur son assassinat et promouvoir les valeurs d'humanisme défendues de son vivant.