Au moins 74 personnes ont été interpellées dans la nuit de jeudi à vendredi à la suite d'incidents après la qualification de l'Algérie en huitièmes de finale. Le Premier ministre Manuel Valls a qualifié vendredi 27 juin «d'incidents insupportables», qui «gâchent la fête», les débordements ayant entaché les scènes de liesse après la qualification de l'Algerie en 8es de finale au Mondial de football. Le Premier ministre s'exprimait en marge de la visite d'une usine de pièces métalliques à Gasny, dans l'Eure. Au moins 74 personnes ont été interpellées en France dans la nuit de jeudi à vendredi à la suite de ces incidents, selon le ministère de l'Intérieur. Après le dernier match de l'Algérie dimanche, 28 personnes avaient été interpellées dans l'Hexagone. Le ministère condamne fermement les débordements intolérables qui ont émaillé la qualification de l'Algérie. Ils sont le fait d'une minorité qui ont trouvé à travers la Coupe du monde un prétexte pour agresser pompiers et forces de l'ordre», a déclaré Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'Intérieur. «Mais il faut noter que dans la plupart des cas, les rassemblements festifs se sont déroulés sans aucun incident et dans une excellente ambiance», a-t-il ajouté. «Le travail d'enquête mené sous l'autorité de la justice va se poursuivre afin d'identifier et interpeller tous ceux qui ont participé à ces débordements», a-t-il dit. Dispositifs de sécurité renforcés lundi Les services de police et de gendarmerie seront extrêmement vigilants lundi soir, et partout où ce sera nécessaire, les dispositifs de sécurité seront encore renforcés», a ajouté Pierre-Henry Brandet. 500 policiers et militaires à Lyon avant Algérie-Allemagne Dispositif policier renforcé pour ces 8es de finale de la Coupe du monde, après les incidents de jeudi Le dispositif policier mis en place lundi 30 juin à Lyon pour les 8es de finale de la Coupe du monde football Algérie-Allemagne sera encore renforcé, après les incidents qui ont suivi jeudi, les scènes de liesse des supporters, a indiqué le directeur départemental de la sécurité publique du Rhône, Albert Doutre. Plus de 500 policiers et militaires, dont quatre unités mobiles, devraient être mobilisés pour cette rencontre, soit plus que pour les traditionnels derbys à hauts risques entre les équipes de football de Lyon et Saint-Etienne, ou pour les soirées du «Nouvel An» et du «14 Juillet», a indiqué Albert Doutre à des journalistes. «Nous n'avons jamais déployé une telle force depuis les émeutes urbaines de 2010 à Lyon», a précisé le responsable policier. Sept blessés parmi les forces de l'ordre Revenant sur les incidents de la nuit précédente, le DDSP a indiqué qu'ils avaient fait 7 blessés parmi les forces de l'ordre (4 CRS et 3 policiers), dont un atteint par un pavé lancé par le passager d'un scooter. Quatre personnes ont été interpellées pour des incendies de poubelles ou des jets de projectiles sur les policiers. Deux se trouvaient encore en garde à vue vendredi soir. Par ailleurs, la police avaient interpellé avant le match deux gérants d'une épicerie, dans laquelle ont été retrouvés une soixantaine de mortiers. Ces derniers auraient écoulé depuis un an, sans agrément, environ 800 mortiers du même type. Ils seront présentés samedi au parquet, a indiqué Albert Doutre. Dans l'agglomération lyonnaise, une trentaine de véhicules ont été incendiés et du mobilier urbain vandalisé. «Mais il n'y a eu aucun pillage de commerces», s'est félicité le responsable policier. Casseurs opportunistes Selon lui, les incidents ont éclaté après que «des groupes assez nombreux se sont regroupés et ont cherché l'affrontement avec les policiers», notamment par des tirs de mortiers en leur direction. Il a estimé que les incidents qui ont suivi à Lyon les trois dernières rencontres de l'Algérie sont le fait d'une «population délinquante» qu'il estime à 5oo ou 600 personnes - sur les plus de 10 000 qui fêtaient la victoire de l'Algérie jeudi soir -, et qui «profitent de tout phénomène de voie publique pour régler ses comptes avec les policiers et, s'ils le peuvent, d'en tirer un bénéfice». «Du coup, ce qui devrait être festif tourne à la fête manquée», a-t-il déploré. A Marseille, un bateau-pompe pour éteindre les éventuels incendies Dans les autres villes de France, le dispositif policier a également été renforcé. Des «milliers de policiers et de gendarmes, dont une quinzaine d'unités des forces mobiles mais aussi des moyens lourds de maintien de l'ordre (canons à eau, hélicoptères pour l'identification de nuit des éventuels fauteurs de troubles), seront mobilisés». À Marseille, «la préfecture a requis deux compagnies de CRS, auxquelles s'ajoutent 300 policiers en tenue, mais aussi un bateau-pompe pour éteindre les éventuels incendies». «Le ministère de la Justice, de son côté, a donné des consignes pour que les parquets soient en mesure de traiter un nombre important de gardes à vue, ce soir-là, en cas d'interpellations en masse.»