En France, la dernière phase de qualification pour le Mondial 2010 aura été plus marquée par le choc Algérie-Egypte à Khartoum que par le France-Eire victorieux au stade de France. Lyon. De notre correspondant Les supporters de l'équipe de France ne se sont guère manifestés dans la rue, attendant plus lucidement de fêter les éventuelles performances dans le Mondial qui se profile. Par contre, dès la délivrance connue depuis Khartoum, des milliers d'Algériens ont envahi les rues de plusieurs villes françaises, dans la joie, un peu excessive certes, mais sincère. Comme toujours dans ces cas-là, des personnes animées de moins bonnes intentions ont gâché le bonheur. En voici un petit tour d'horizon (réalisé avec les quotidiens régionaux). A commencer par Lyon où, après la joie, un supermarché a été pillé dans la banlieue, à Vaulx-en-Velin, surtout dans les rayons téléphonie et hi-fi. A Lyon et dans les localités autour, une cinquantaine de véhicules ont été incendiés, selon la préfecture, dont certains sur la ligne du tramway. Beaucoup de manifestants, avec le drapeau algérien autour du cou, ont lancé des fumigènes et des feux d'artifice, et bloqué la circulation entre Rhône et Saône. Au moins 10 personnes ont été interpellées. A Grenoble, les policiers ont arrêté 24 personnes. A Roubaix dans le Nord, de violents incidents sont à signaler autour de la liesse populaire algérienne. Dans le centre (bouclé par la police et la gendarmerie comme le 14 novembre dernier), la police a procédé à des arrestations. A proximité, Lille était également de la fête. Un immense drapeau algérien était tendu au-dessus du passage des voitures dans une des rues principales. A Marseille, très surveillée après les incidents du 14 novembre, 650 policiers étaient déployés, et les associations s'occupaient d'encadrer la ferveur des supporters. Cela n'a pas suffi, dans la nuit, des personnes ont été interpellées pour des jets de projectiles sur les forces de l'ordre, qui ont répliqué en faisant usage de gaz lacrymogènes. A pied ou en deux-roues, des jeunes ont défilé klaxon hurlant et drapés aux couleurs de l'Algérie. Par petits groupes, parfois venus en famille, d'autres ont entamé des danses festives sur de la musique algérienne et des percussions. En Alsace aussi, à Mulhouse, les couleurs de l'Algérie ont flotté. En Bretagne également, à Saint-Nazaire où des dizaines de voitures et des centaines de personnes font le tour de la place dans un concert de klaxons et de youyous, dans une ambiance très bon enfant. A Toulouse, tout au long de la soirée, des cris, des chants, des concerts de klaxons et des tirs de fusées ont retenti avec des gros embouteillages. Le drapeau algérien a été hissé en haut de l'hôtel de ville. Une vingtaine de voitures ont été brûlées et des containers incendiés. A Valence dans la Drôme, un policier a été légèrement blessé et des voitures ont été incendiées mercredi. Des coups de feu ont été tirés sur les forces de l'ordre sans les atteindre. Un policier a toutefois été légèrement blessé par un éclat de verre. De jeunes inconnus ont incendié des poubelles et jeté des boules de billard et des cannettes sur les policiers. Enfin, à Saint-Dizier (Haute-Marne), une centaine de véhicules de supporters algériens ont envahi le parking du commissariat, bloquant tous les accès, mais il n'y a ni blessés ni arrestations. Enfin, dernier signe de folie, à Paris, sur l'autoroute périphérique, des jeunes gens étaient debout sur les capots, drapeaux algériens à la main. Quelques supporters à moto roulaient à contresens.