Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a déclaré mardi à Alger que son département opte, au lieu du mufti de la République, pour une académie de sciences théologiques dans laquelle siègeront des savants de l'Islam. «Le concept du mufti de la République est un concept qui n'est pas propre à la pratique religieuse maghrébine et algérienne, c'est pour cela que nous optons actuellement pour une institution de concertation dans laquelle siègeront des savants de l'Islam», a expliqué M. Aïssa, invité du forum du quotidien «Liberté». Il s'agit d'une institution de concertation regroupant, outre les hommes de religion, des médecins, des sociologues, qui auront pour mission de décréter des avis religieux, a souligné le ministre, notant que le mufti, dont le projet n'a pas abouti, est envisagé comme chef de cette institution. Le ministre avait déclaré auparavant qu'il n'y avait pas de personnalité consensuelle pour assumer le poste du mufti de la République, ajoutant que des efforts sont déployés au niveau du ministère «pour trouver une personnalité consensuelle issue de la communauté scientifique et religieuse». Interrogé sur «l'émergence d'un sectarisme religieux» en Algérie, le ministre a appelé à «immuniser la société de ces mouvements qui usent de la religion à des fins lucratives et politiques». «Il faut immuniser la société contre toutes ces dérives qui ciblent tous les pays musulmans», a-t-il prévenu, ajoutant qu'il s'agit d'une «invasion émanant de pays occidentaux dont le but est de discréditer le discours religieux modéré». Il a, à l'occasion, souligné que près de «230 imams qui véhiculaient des discours religieux radicaux ont été sanctionnés après leur refus d'accomplir la prière sur les victimes du crash d'avion militaire survenu en début d'année dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi». S'agissant des non jeûneurs, le ministre a rappelé que «les lois de la République défendent la liberté de conscience», relevant que jeûner ou pas «reste un droit privé».