La phase initiale du dialogue intermalien entre le gouvernement malien et les groupes armés du Nord, qui se tiendra à Alger le 16 juillet, est la «seule voie existant aujourd'hui pour avancer», a déclaré, jeudi à Accra, le ministre malien des Affaires étrangères malien, Abdoulaye Diop, soulignant qu'elle constitue une «fenêtre d'opportunité» pour la résolution de la crise malienne. «La rencontre d'Alger est la seule voie aujourd'hui existant pour avancer. Je pense que c'est une fenêtre d'opportunités à saisir qui ne se présente pas toujours», a indiqué à la presse algérienne, le chef de la diplomatie malienne, en marge des travaux de la 45e session ordinaire du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao). Il a ajouté qu'il y avait un «large consensus» qui se dessine auprès des partenaires du Mali, notamment la Cédéao, l'ONU et l'Union africaine pour conforter «l'avancée» enregistrée en Algérie. «S'agissant de la démarche proposée par l'Algérie, je pense qu'il est temps que chaque acteur saisisse cette occasion pour arriver à un accord nous permettant de tourner cette page triste de notre histoire», a-t-il souligné, confirmant la venue d'une délégation du gouvernement malien à la rencontre d'Alger. Il a relevé que le gouvernement malien participerait à cette rencontre avec «la plus grande bonne foi» dans l'espoir de pouvoir engager des pourparlers tendant vers un accord de paix «global» et «définitif». «Nous nous attendons à ce qu'on ait un cadre avec nos frères (des groupes armés) nous permettant de nous entendre sur la démarche et d'identifier les questions clés qui méritent d'être résolues pour pouvoir ramener la paix. Nous sommes prêts à explorer toutes les options qui se présentent pour avancer vers une résolution du conflit», a-t-il assuré. Il a ajouté qu'il était temps de faire la paix pour se consacrer aux questions de développement pour que le Mali, surtout sa partie septentrionale «ne puisse pas constituer une menace pour le Mali et à ces voisins». «Nous sommes confiants que nous pouvons arriver à un accord. Nous n'avons pas d'autres choix et nous ferons en sorte que le Mali puisse se relever», a-t-il dit. Pour lui, le processus d'Alger vient conforter la démarche de la Cédéao et concrétiser les accords de Ouagadougou du 18 juin 2013, conclus entre le gouvernement malien et les groupes armés. M. Diop a salué, par ailleurs, le rôle et le soutien de l'Algérie, à travers son président, Abdelaziz Bouteflika ainsi que son peuple, tout au long de la crise, «pour trouver le chemin» de la stabilité et de la paix. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, avait indiqué que la phase initiale du dialogue intermalien allait débuter le 16 juillet à Alger, en présence du gouvernement malien et des mouvements armés du Nord Mali. Le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) avaient signé en juin une plateforme préliminaire d'entente visant à trouver une solution définitive à la crise malienne et à travers laquelle ils ont réaffirmé le plein respect de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale du Mali. Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) avaient, de leur côté signé la «Déclaration d'Alger» à travers laquelle ils ont affirmé leur volonté d'oeuvrer à la «consolidation de la dynamique d'apaisement en cours et de s'engager dans le dialogue intermalien inclusif». M. Lamamra, représente le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en qualité d'invité au sommet. Auparavant M. Lamamra s'était rendu au Mali et au Burkina Faso, où il a été reçu par les présidents des deux pays. La Cédéao, qui compte 15 Etats membres, est une organisation intergouvernementale ouest africaine créée le 28 mai 1975. C'est la principale structure destinée à coordonner les actions des pays de l'Afrique de l'Ouest. Son but principal est de promouvoir la coopération et l'intégration avec pour objectif de créer une union économique et monétaire ouest africaine.