Comme on s'y attendait, les islamistes, et particulièrement les militants du courant salafiste, ont saisi l'occasion de ce qui se passe actuellement à Ghaza (Palestine) pour tenter d'intimider le gouvernement à propos de la réouverture des synagogues et d'autres lieux de culte non musulmans. Que sera l'avis de cette catégorie de personnes dans le cas où les dirigeants des pays occidentaux décident également de fermer les mosquées ? Ils étaient des dizaines à sortir dans les rues de Belcourt (Alger) après la grande prière, tentant d'organiser une manifestation à ce sujet. Les forces de police qui étaient présents sur lieux ont bloqué la manifestation qui n'était pas autorisée. Par cette action, les islamistes ont voulu répliquer aux déclarations du ministre des Affaires religieuses qui a indiqué que le gouvernement envisage de rouvrir les synagogues fermées dans les années 1990 pour des raisons de sécurité. Les extrémistes qui sortaient de la mosquée ont scandé des slogans intégristes, à savoir «Non à l'ouverture des synagogues», «Algérie musulmane» ou «Non à la judaïsation de l'Algérie». Ils n'ont pas manqué également de scander des formules anti-israéliennes et de dénoncer les frappes sur Ghaza. Les manifestants ont répondu à l'appel de l'islamiste Hamadache Abdelfattah, le chef des salafistes en Algérie. Ce dernier a été récemment arrêté par les forces de police, lorsqu'il a tenté de manifester contre la visite du président égyptien en Algérie. La sortie de ces intégristes n'a pas laissé indifférents plusieurs algériens, notamment les internautes. Ces derniers ont répliqué à leur façon aux islamistes, indiquant qu'ils ne savent rien en matière de religion. A travers leurs nombreux écrits, plusieurs citoyens se sont interrogés sur l'action des islamistes, indiquant, «que connaissent ces pauvres malheureux en religion pour s'opposer à l'ouverture des lieux de culte ? S'ils étaient vraiment des croyants, comment pourraient-ils contester l'ouverture de ces endroits, destinés uniquement aux fidèles pour accomplir leur prière ?» Certains internautes n'ont pas manqué de traiter les opposants à l'ouverture des lieux de culte d'ignorants. «Il ne faut pas trop en vouloir à ses pauvres, endoctrinés et enduit en erreur par des chouyoukh Taïwan», a écrit Farid. Ce dernier a ajouté que les islamistes trouvent que le Bon Dieu des musulmans n'est pas celui des chrétiens et n'est pas celui des autres croyants. C'est le même cas pour Mourad de Mila, qui s'est interrogé sur la qualité de ces individus pour s'exprimer au nom des Algériens, prétextant que l'Algérie est musulmane ? L'être humain peut embrasser la religion qu'il souhaite pratiquer et personne ne peut l'empêcher. En revanche, le pays ne pourrait pas être musulman ou d'une autre religion, a-t-il ajouté. Le même citoyen a donné des explications à ce sujet, indiquant qu'on pourrait éventuellement dire que dans tel ou tel pays, le nombre des musulmans est supérieur à celui des chrétiens, juifs ou d'autres religions et vice-versa. Ne s'arrêtant pas là, Mourad a indiqué qu'il lance un défi à quiconque de lui montrer où se trouvent les pays des athées. Dans chaque pays, il y a des musulmans, des chrétiens et des personnes ayant d'autres confessions et même les athées, a-t-il conclu. Il est vrai que croire en Dieu ou ne pas croire, pratiquant ou pas, cela est une affaire privée. La preuve : après les prophètes qui ne sont plus là et que personne dans ce monde n'a vu et n'a rencontrés, le Bon Dieu n'a pas mandaté un roi, un président, un ministre ou une personne quelconque pour parler en son nom. Les intégristes qui font l'amalgame entre l'arabité et l'islam se trompent également. Dans le monde, on trouve des Américains, Russes, Français, Indiens, etc. et qui ont choisi la religion musulmane. Cependant, on trouve également des Arabes qui sont chrétiens, juifs, bouddhistes, etc. Pour ceux qui répètent que les Algériens sont des Amazighs arabisés par l'islam ont tort. Si tel est le cas, comme ils le prétendent, pourquoi les Iraniens et les autres musulmans dans le monde ne sont pas redevenus des Arabes, alors ? En somme, le gouvernement algérien ne doit pas se laisser intimider par cette poignée d'intégristes. Bien au contraire, il doit rapidement procéder à la réouverture des synagogues, des églises et pourquoi pas d'autres lieux de culte. En Algérie, la liberté des cultes est une ligne rouge à ne pas franchir et les lois de la République sont au-dessus de tous.