Ces attentats ciblant les chefs du Hamas avaient fini également par assassiner leur leader, le vieillard paralytique, le cheikh Yassine. Ce qui a entraîné aussitôt des répliques et la spirale de la violence n'est pas prête d'en finir, avec son entretien voulu par les bellicistes qui refusent tout accord de paix ou observation durable d'une trêve, au laps de répit exploité souvent pour mieux préparer les harcèlements incessants de l'occupant et sa politique jusqu'au-boutiste visant à briser totalement la volonté des résistants palestiniens. La stratégie des faucons israéliens étant claire : frapper en catimini, susciter les répliques et les alimenter en répandant mondialement leurs images et échos et, parallèlement, passer ouvertement à l'attaque et déblayer le terrain en laissant croire à l'opinion internationale à la légitime défense. Hamas étant présenté comme l'épouvantail terroriste à éradiquer par tous les moyens, et qui, en dépit de la déclaration de ce dernier en faveur d'un Etat palestinien dans les frontières de juin 1967, sert surtout de prétexte pour poursuivre la stratégie du «politicide». C'est que les stratèges sionistes ont de tout temps veillé à présenter l'adversaire en face comme une «entité terroriste extrémiste» à exterminer, et exposée comme telle devant les médias occidentaux appuyés par le puissant lobby sioniste international, enveloppant de mensonges la réalité d'une formation de résistants palestiniens aux chefs élus au suffrage universel par leur peuple, et n'ayant absolument rien à voir avec le terrorisme apatride d'El-Qaïda ou autre sanguinaire que la religion musulmane et les patriotes luttant pour leur libération territoriale condamnent sans équivoque aucune. Mais quoi que les résistants palestiniens fassent, les faucons sionistes avancent toujours cette étiquette terroriste pour poursuivre, périodiquement, leur politique de la terre brûlée, les manifestations d'actes extrémistes désespérés n'étant pas sans favoriser et les conforter dans leurs thèses éradicatrices devant l'opinion internationale. Car, comme cela est établi aujourd'hui, l'extrémisme, mieux que toute autre attitude modérée sert de prétexte aux stratèges israéliens pour pérenniser leur sale besogne, c'est pourquoi il est suscité et encouragé via les manipulations pour servir de tremplin aux opérations de grande envergure ou desseins nourris. L'ancien général israélien Matly Peled n'avait-il pas déclaré un jour : «Cela n'a rien que de très naturel pour le gouvernement israélien, qui redoute une OLP modérée, alors qu'une OLP radicale et intransigeante est une bénédiction» (7). Comment dès lors s'étonner, observent les milieux avertis, que durant les années écoulées, Israël, aussi bien que les Etats-Unis, avaient recouru sans vergogne à la manipulation et à l'utilisation de l'Islamisme extrémiste et son développement afin d'endiguer l'expansionnisme soviétique, d'une part, et affaiblir la résistance palestinienne, d'autre part ? Faut-il rappeler au passage, que nombre des «djihadistes» mobilisés par la CIA en Afghanistan contre l'armée rouge communiste désignée comme «le grand impie» à combattre et qui, aux lendemains de la chute de l'empire soviétique, s'en sont retournés bredouilles dans leurs pays, où ils ont renforcé les maquis terroristes en causant des ravages, tout particulièrement en Algérie ? Autrement dit, l'option démocratique authentique ou modérée dans toute contrée arabe ou musulmane n'arrange pas les affaires de tous les prédateurs qui se cachent derrière de nobles idéaux, préférant s'accommoder des monarchies féodales et gouvernances impopulaires, ou pseudos-khalifats islamiques achroniques du 3e millénaire suscités à la faveur de printemps arabes téléguidés qui ont abouti aux grands chamboulements cauchemardesques que l'on sait... Ainsi, ce cercle vicieux de la violence savamment entretenu par les stratèges sionistes, faisant fi de toute éventualité de paix traduit, on ne peut plus, la volonté irascible de l'Etat israélien de pousser le peuple palestinien jusque dans ces dangereux retranchements et dissuader ainsi, la majorité à débarrasser les lieux, de force ou de gré (propositions d'achats dérisoires des terres et expropriations). D'une certaine manière, c'est l'autre exode d'un peuple, qui est poussé à reprendre, à un autre niveau de l'histoire, et à une autre échelle géographique, après celui des juifs d'Europe lors de la Seconde Guerre mondiale, c'est-à-dire l'autre génocide programmé dans le temps du peuple palestinien dont se rendent responsables ceux qui se devaient pourtant de retenir la leçon de compassion et de respect de la vie humaine, répercutant dans les mémoires le «plus jamais ça» des massacres massifs d'innocents dont les indignes héritiers font subir aujourd'hui à un autre peuple martyr. Et le plus grave, avec le silence complice de beaucoup de nations, soi-disant civilisées de l'Occident, ou plutôt de ses leaders, institutions et personnalités notoires, passibles, demain, dans le cadre d'une ONU inévitablement réformée, d'être cités au banc des accusés pour non-assistance à peuple en danger. (Suivra)