Le chef du gouvernement tunisien, Mehdi Jomaa, est arrivé hier mardi à Tébessa pour une visite de travail d'une journée, à l'invitation du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. En plus de la coopération entre les deux pays, le volet sécuritaire sera le volet essentiel dans les discutions des responsables algériens et tunisiens. M. Jomaa a été accueilli à sa descente d'avion par M. Sellal, entouré du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, de l'ambassadeur d'Algérie à Tunis, Abdelkader Hadjar et des autorités de la wilaya de Tébessa. Le chef du gouvernement tunisien est accompagné dans sa visite par les ministres de la Défense nationale et des Affaires étrangères, Ghazi Jeribi et Mongi Hamdi, ainsi que de l'ambassadeur de Tunisie à Alger, Abdelmadjid Ferchichi. Les deux délégations se sont ensuite rendues au siège de la wilaya de Tébessa pour y présider une réunion consacrée, à «l'examen de questions d'intérêt commun, à la lumière de l'évolution de la situation sous régionale d'une part, et des relations bilatérales, d'autre part, aussi bien sur le plan de la coordination politique et sécuritaire que sur celui du développement frontalier». La situation sécuritaire dans la région et surtout en Tunisie sera le volet essentiel des discutions des deux pays. La recrudescence du terrorisme islamiste inquiète énormément les hauts responsables tunisiens, chose qui a contraint le chef du gouvernement provisoire à coopérer à ce sujet avec l'Algérie. Les responsables tunisiens voulaient en premier lieu apprendre de l'expérience algérienne dans ce domaine pour lutter contre ce fléau. En second lieu, ils comptent beaucoup sur les forces de sécurité algériennes en ce qui concerne la sécurisation des frontières avec qui, la Tunisie partage avec l'Algérie. Il y a quelques jours, le chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika a donné son feu vert pour le renforcement de 8 000 autres militaires sur les frontières avec la Tunisie. C'est une décision qui s'inscrit dans le cadre de la collaboration militaire étroite qui existe entre l'Algérie et la Tunisie, ont indiqué des sources généralement bien informées. Selon ces mêmes sources, il s'agit pour les deux pays de mettre en place et de mener une très vaste opération anti-terroriste afin d'éliminer les terroristes qui se sont installés dans la région. Comme nous l'avons donné dans nos précédentes éditions, de nombreux terroristes venant de Libye se sont réfugiés dans les maquis tunisiens et plus particulièrement à Djebel Chaambi. Certaines informations parlent même de la présence de l'émir d'Aqmi, le sanguinaire Abdelmalek Droudkel Alias Abou Mosaâb Abdel Woudoud dans les maquis tunisiens. En plus de la surveillance des frontières algéro-tunisiennes, les forces de sécurité algériennes pourraient également informer leurs homologues tunisiens sur d'éventuelles incursions des groupes terroristes surtout du côté de la Libye. En somme, la fin du terrorisme en Tunisie n'est pas certainement pas pour demain pour deux raisons : la situation politique instable et surtout le rôle que joue le parti islamique d'Ennahda, redevenant la première force politique dans le pays, après la chute du pouvoir de Ben Ali. Comme nous l'avons également répété à chaque fois, à quoi faut-il s'attendre si toutefois nous laissons entrer le loup dans bergerie ?