Selon Brahim Bahloul, chercheur-ethnographe, la danse populaire contribue grandement à l'instauration, à la préservation et au renforcement de la paix, synonyme de calme et de tranquillité d'un pays, ignorant toute agitation ou perturbation conflictuelle, au cours d'une journée d'étude sur les danses pupulaires. La paix, a-t-il indiqué, incite à l'entente harmonieuse entre les communautés et s'oppose à tout conflit en dictant la sagesse, la compréhension et, essentiellement, le dialogue sensé et réfléchi des hommes de décision. Il s'exprimait lors d'une journée d'étude consacrée aux danses populaires, vecteur de paix et de rapprochement entre les peuples, organisée en marge de la 9e édition du festival culturel arabo-africain de danse folklorique qui se tient depuis mercredi dernier à Tizi Ouzou, en hommage à Nelson Mandela, une figure emblématique, qui a œuvré toute sa vie pour la liberté, la dignité et la reconnaissance des peuples dans leurs diversités. Plusieurs groupes européens de danse organisent des galas publics de chorégraphies en tant qu'hymne à la paix a-t-il fait observer comme pour souligner toute l'importance et surtout la portée de tels rendez-vous culturels. «Souhaitons que dans un proche avenir, les pays arabo-africains, ces territoires, ou cette contrée fuie par la paix et devenue un véritable brasier pour les habitants civils, notamment les femmes et les enfants, organisent des galas publics de chorégraphie», a-t-il indiqué. Dans sa communication intitulée «La danse, semence de paix», M. Bahloul a rappelé que la paix est, avant d'être réflexion, instinct. «La paix, née avant toute civilisation, est, au fil du temps, devenue un art figuratif reflétant la culture sociétale dans le monde qui, par ses gestuelles expressives, devient un dialogue facile à comprendre sans le connaître», a-t-il fait observer encore. Mariam Mayoumbila, entrepreneur culturel au Tchad, a, pour sa part, mis en avant la contribution des danses populaires au rapprochement des peuples. «Le fait que les danses populaires soient pratiquées au sein de groupes dont les membres constituants ont un lien d'appartenance fort, soit, national, régional ou corporatif, constitue déjà en soi un facteur de rapprochement», a-t-elle indiqué. Mieux encore, a-t-elle considéré, ces danses ont encore et toujours, pour fonction de vivifier des liens puissants entre les participants. Contrairement aux danses folkloriques qui sont avant tout des danses à partager entre entre personnes d'un même groupe social, et qui peuvent être considérées traditionnelles dès lors que la société dans laquelle elles sont nées les reproduit régulièrement en public, les danses populaires vont au-delà des clivages et des groupes sociaux, a-t-elle ajouté. «Le Hip Hop, une danse urbaine d'inspiration traditionnelle, rapproche, aujourd'hui, tous les peuples africains, car, a-t-elle fait-observer, elle va au-delà des frontières des pays ou des sous-régions». Dans sa communication intitulée «Les danses populaires: quelles contributions pour les rapprochements des peuples ?», Mariam Mayoumbila a considéré que les danses populaires sont un vecteur de paix parce qu'elles sont des phénomènes de masse, liés à la mode. «Les danses populaires ne véhiculent aucune idée d'appartenance politique et ne font pas l'objet de théâtralisation d'une idéologie ni d'une identité», a-t-elle relevé encore, mettant en avant le succès planétaire, sans limitation de continent, de frontières ou de pays qu'a connu la danse populaire «Twist», dans les années 1960. «Les peuples exécutaient les pas de danse comme si le monde n'était qu'un seul pays», a poursuivi la conférencière.