Le directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Karim Boughalem, a assuré qu'aucun cas de fièvre aphteuse n'a été signalé jusqu'à présent au sein du cheptel ovin à travers le territoire national. «Il y a eu une suspicion sur l'existence de cas de fièvre aphteuse touchant le cheptel ovin dans la wilaya de Bouira, mais les résultats des analyses et prélèvements effectués au niveau de ce foyer étaient négatifs», a indiqué M. Boughalem à des journalistes en marge d'une visite de travail du ministre de l'Agriculture, Abdelouahab Nouri, à la wilaya de Chlef. «Jusqu'à présent, aucun cas (de cette épizootie) n'a été encore enregistré. Et s'il y avait des cas avérés, nous serions les premiers à les déclarer», a souligné ce responsable, rappelant que 21 wilayas sont déjà affectées par cette épizootie. Par ailleurs, le ministre a visité deux exploitations agricoles dans la capitale de l'Ouarsenis, il a mis l'accent sur la nécessité de respecter les orientations des services vétérinaires de la wilaya, notamment la vaccination de tout le cheptel bovin local, y compris celui destiné à l'abattage et l'interdiction de le déplacer sauf à destination directe des abattoirs. Dans le cadre de la campagne nationale de vaccination contre la fièvre aphteuse pour la saison 2013-2014, la wilaya de Chlef, où 11 cas de fièvre aphteuse ont été enregistrés jusqu'ici, a bénéficié de quelque 32 000 doses dont 19 000 pour la seule année 2014. Nouri : «Lancement prochain des procédures d'indemnisation» Le ministre de l'Agriculture a annoncé que les procédures d'indemnisation des éleveurs dont le cheptel bovin a été affecté par la maladie de la fièvre aphteuse seront «entamées très prochainement». «Les services du ministère de l'Agriculture et du Développement rural ont déjà mis en place des mécanismes relatifs à l'indemnisation des éleveurs affectés (par cette maladie) et l'opération d'indemnisation sera très prochainement lancée», a assuré M. Nouri lors d'une rencontre avec des éleveurs de la wilaya d'Aïn Defla. Selon le ministre, quelque 2 500 têtes bovines ont été abattues depuis le début de la maladie. Le cheptel bovin national est estimé à près de deux millions de têtes. Les éleveurs touchés par ce sinistre seront indemnisés à hauteur de 80% du «prix réel de leurs bêtes sur le marché», a-t-il précisé. Concernant les maquignons et éleveurs d'ovins affectés par la décision de fermer les marchés de bétail, le ministre a expliqué que cette catégorie «bénéficiera d'une prise en charge spéciale», alors que les mesures restrictives seront levées dès que la situation revienne à la normale. Dans le même contexte, le directeur des services vétérinaires au ministère, Karim Boughalem, a précisé à des journalistes que les directions des services agricoles des wilayas touchées par la maladie ont reçu des instructions pour recenser les éleveurs affectés et envoyer leurs dossiers au ministère. «Nous devons entamer les procédures d'indemnisation dès la semaine prochaine», a indiqué M. Boughalem, soulignant que le deuxième quota de vaccins (un million de doses) devrait être distribué incessamment. 6 foyers de fièvre aphteuse enregistrés au niveau de la wilaya d'Alger En outre, six foyers de fièvre aphteuse ont été enregistrés au niveau de la wilaya d'Alger depuis l'apparition des premiers cas en juillet dernier, indique l'inspecteur vétérinaire de la wilaya, Yousfi Abdelhalim. Six foyers ont été enregistrés depuis la fin juillet dernier à Alger, répartis sur les communes de Chéraga, Zéralda, Aïn Benian, Rouiba, Saoula et Sidi Moussa. Par ailleurs, 30 têtes de bovins porteurs du virus de la fièvre aphteuse ont été abattus à travers les abattoirs de la wilaya d'Alger, a-t-il fait savoir. 12 éleveurs ont été touchés par cette situation et des dossiers ont été ouverts pour indemniser ces agriculteurs. Il a affirmé, toutefois, qu'aucune tête ovine n'a été affectée par cette maladie. M. Yousfi a souligné l'impératif pour les éleveurs et agriculteurs de faire preuve de responsabilité et signaler tous les cas suspects parmi leur cheptel, ne pas agir individuellement et contacter immédiatement les services vétérinaires. Il y a deux semaines, des citoyens et des gendarmes ont découvert quatre têtes de bovins morts et jetés anarchiquement dans divers endroits à travers Bouchaoui, Rouiba, Réghaia et Baba Ali, a signalé le responsable, soulignant que de telles pratiques ne feront qu'aggraver la situation. Il a, par ailleurs, estimé que le manque de viandes rouges au niveau des quatre abattoirs d'Alger (Les Annassers, El-Harrach, Les Eucalyptus et Rouiba) était normal compte tenu de la conjoncture actuelle notamment après la fermeture du marché à bestiaux et l'interdiction de transport des bovins entre wilayas, ce qui explique, selon lui, la baisse de l'abattage. De son côté, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelouhab Nouri, avait instruit, à Médéa, les autorités concernées afin de multiplier les barrages sécuritaires au niveau des axes routiers menant vers la région ouest du pays, afin d'empêcher la propagation de la fièvre aphteuse. En outre, M. Nouri a fait état de la vaccination, à la fin mars dernier, de plus de 850 000 bovins, dont plus de 9 000 dans la seule wilaya de Blida, signalant la revaccination, depuis l'annonce de l'apparition de cette maladie en Tunisie, il y a quatre mois, de plus d'un million de bovins, à travers le pays. Consommation de viande et de lait : aucun risque «La consommation de viande et de lait de vache ne présente aucun risque sur la santé des citoyens», a affirmé M. Nouri, pour rassurer les consommateurs préoccupés par la propagation de la fièvre aphteuse chez les bovins dans de nombreuses wilayas. Il est à noter enfin que le vaccin en question est produit par seulement deux laboratoires à travers le monde. Le ministre n'a pas manqué de réitérer l'engagement de l'Etat à l'indemnisation des éleveurs à hauteur de 80 % du prix de la vache, et de 20 % du prix de vente de la viande. Il a, en outre, mis en garde les éleveurs quant à la dissimulation des cas d'atteinte dans leur cheptel, insistant sur l'impératif de les «signaler au plus vite auprès du vétérinaire le plus proche de leur commune».