L'Algérie a pris note, mercredi, avec «satisfaction», de l'accord de cessez-le-feu conclu entre Palestiniens et Israéliens. Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, l'Algérie a pris note «avec satisfaction de l'accord de cessez-le-feu à Ghaza conclu au Caire, qui met fin à une cinquantaine de jours d'actions meurtrières d'Israël ayant fait plus de deux mille victimes parmi la population civile palestinienne et causé des dommages matériels considérables» à l'enclave. La même source rappelle que l'Algérie appelle au respect de cet accord, «en vue de permettre l'acheminement de l'aide humanitaire et médicale ainsi que la reconstruction des infrastructures vitales pour la population civile, telles que les écoles et les hôpitaux». L'accord d'un cessez-le-feu permanent entre l'Etat hébreu et Hamas sous médiation égyptienne mardi 26 août, après 50 jours d'une agression meurtrière, a été célébré dans une grande liesse à Ghaza. Des milliers de Ghazaouis sont descendus dans les rues pour fêter cette trêve, dont ils espèrent qu'elle mettra un terme à la souffrance du peuple palestinien. Une victoire disputée entre les deux camps. Le mouvement Hamas considère ce cessez-le-feu comme une victoire diplomatique, après le succès des négociations au Caire menées sous la médiation de l'Egypte. Cette trêve permanente répond aux exigences palestinienne en prévoyant l'allègement du blocus de Ghaza et l'élargissement de la zone de pêche palestinienne en méditerranée. Le Hamas se félicite d'avoir atteint avec ses roquettes, durant cette guerre, des points israéliens. Selon un responsable de ce mouvement, les roquettes ont atteint tous les coins de l'Etat hébreu, faisant ainsi tomber la sérénité d'Israël concernant sa sécurité intouchable. Une victoire célébrée malgré l'horrible bilan humain de victimes palestiniennes dépassant les 2 100 morts, 10 000 blessés et 17 000 maisons ruinées. Durant l'opération israélienne «Bordure de protection» déclenchée le 8 juillet, près de 55 000 maisons ont été touchées par les frappes israéliennes, dont au moins 17 200 totalement ou quasi-totalement détruites, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). De son côté, le gouvernement hébreu se vante d'avoir neutralisé un grand nombre de tunnels. «Nous sommes déterminés à terminer cette mission avec ou sans un cessez-le-feu», a indiqué Netanyahu. Selon le gouvernement, une trentaine de tunnels ont été détruits et l'arsenal militaire israélien a permis de détruire un nombre important d'installations de lance-roquettes. Les autorités israéliennes revendiquent d'avoir tué trois chefs du Hamas. L'armée israélienne est affligée par la perte de 70 de ses soldats, un bilan très important par rapport aux précédentes opérations militaires conduites dans l'enclave palestinienne. Aussitôt après la conclusion de cet accord, un premier convoi d'aide humanitaire dépêché par le Programme alimentaire mondial (PAM), le premier depuis 2007, est entré dans la bande de Ghaza, via l'Egypte, avec de la nourriture pour 150 000 personnes pendant cinq jours, a annoncé, hier, l'agence onusienne. Un deuxième convoi est attendu à Ghaza dans les prochains jours. Selon le PAM, c'est la première fois depuis le début du blocus de l'enclave palestinienne, en 2007, que le point de passage de Rafah est utilisé pour faire parvenir de l'aide aux quelque 1,8 million de Palestiniens qui y vivent. A noter que les discussions reprendront dans un mois au Caire. Des questions très sensibles seront traitées. La libération de prisonniers palestiniens et l'ouverture à Ghaza de l'aéroport et du port maritime (exigences palestiniennes), la démilitarisation de la bande de Ghaza, exigée par les Israéliens, seront discutées lors des prochains pourparlers, selon la médiation. La trêve permanente saluée par la communauté internationale Plusieurs pays et organisations ont salué l'accord de cessez-le-feu à Ghaza, conclu mardi au Caire entre Palestiniens et Israéliens. Ce cessez-le-feu permanent est intervenu après plusieurs trêves temporaires régulièrement rompues, au grand soulagement local et international. Les Palestiniens ont, pour la première fois, envoyé au Caire une délégation représentant le Hamas, le Jihad islamique et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) qui chapeaute l'Autorité palestinienne. En effet, la trêve est soutenue par plusieurs pays. Dès son entrée en vigueur, le cessez-le-feu est vite salué par plusieurs pays et organisations qui ont affiché leur soutien à cet accord, tant attendu par l'ensemble de la communauté internationale. Le Qatar s'est félicité de l'accord de cessez-le-feu permanent entre les Palestiniens et les Israéliens dans la bande de Ghaza et s'est dit prêt à participer à la reconstruction de l'enclave palestinienne. Dans un communiqué publié dans la nuit de mardi à mercredi, le Qatar a espéré que l'accord aidera à «mettre fin aux souffrances du peuple palestinien et à réaliser ses demandes légitimes». Le Qatar s'est dit être «prêt à contribuer à la reconstruction de la bande de Ghaza le plus rapidement possible». De son côté, l'Iran a salué mercredi la «victoire» de la résistance palestinienne qui «a mis à genoux le régime sioniste». «Le peuple héroïque palestinien a créé une nouvelle épopée avec la victoire de la résistance qui a mis à genoux le régime sioniste», a affirmé le ministère iranien des Affaires étrangères dans un communiqué. «Cette victoire prépare la libération finale de toutes les terres occupées notamment El-Qods des mains des occupants sionistes», a-t-il ajouté, en «félicitant le peuple palestinien et les dirigeants de la résistance». La trêve à Ghaza a été aussi saluée par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, estimant qu'«un cessez-le-feu durable est la condition pour que Ghaza connaisse un avenir plus heureux». De son côté, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a salué l'accord de cessez-le-feu à Ghaza espérant que cette nouvelle trêve «tienne et permette d'envisager un règlement à long terme entre Israéliens et Palestiniens». Et en France, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a appelé les parties en conflit à respecter l'accord de cessez-le-feu et à poursuivre les discussions menées sous les auspices de l'Egypte pour «parvenir à une solution durable».