Le parlement élu libyen, la Chambre des représentants, a demandé, hier, à Abdoullah al Thinni de constituer un nouveau gouvernement, a déclaré un porte-parole du parlement. Cet ancien ministre de la Défense, militaire de carrière, était Premier ministre depuis mars mais le parlement rival, qui refuse de reconnaître l'autorité de la Chambre des représentants, conteste son pouvoir. La Libye a plongé dans l'anarchie depuis que deux groupes d'anciens insurgés qui ont renversé Mouammar Kadhafi en 2011 se déchirent, cherchant l'un comme l'autre à imposer leur propre ordre du jour politique et à contrôler les importantes réserves pétrolières du pays. «La Chambre des représentants a de nouveau nommé Abdoullah al Thinni, Premier ministre, lui demandant de former un cabinet de crise dans un délai qui n'excède pas deux semaines», a dit le porte-parole. Le gouvernement libyen a déclaré, dimanche, soir avoir perdu le contrôle de la plupart des ministères et des autres institutions de l'Etat dont le siège se trouve à Tripoli, en raison de la situation dans la capitale où certaines milices ont pris le dessus. En août, les hauts responsables de l'Etat et les élus du parlement ont déménagé à Tobrouk, dans l'est du pays, pour fuir les combats à Tripoli où une alliance de factions armées, dominée par les miliciens de Misrata, a pris le contrôle de la ville après en avoir chassé une milice rivale. Tous les ministères, ainsi que le siège de la compagnie pétrolière National Oil (NOC) et la Banque centrale sont basés à Tripoli. Les nouvelles forces qui contrôlent Tripoli, dont certaines ont des penchants islamistes, refusent de reconnaître la Chambre des représentants, qui siège désormais à Tobrouk et dont les élus sont plutôt libéraux et fédéralistes. Les milices présentes dans la capitale ont convoqué les membres du précédent parlement, le Congrès général national, au sein duquel les islamistes étaient fortement représentés.