La gestion de l'eau potable et de l'assainissement ont été au centre des principales étapes de la visite de travail effectuée hier par le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, à Annaba. Dans son approche du dossier SEATA qui a fait couler beaucoup d'encre avec les détournements d'argent au niveau des caisses de la Ménadia et celle de la plaine ouest, le représentant du gouvernement a estimé nécessaire de laisser travailler la justice. Il a parallèlement annoncé la prise d'importantes mesures pour mieux maîtriser la gestion de cette entreprise. Abordant la question du contentieux pendant actuellement auprès du tribunal international de Sydney, il a confirmé le bien-fondé de la démarche de son institution portant sur la résiliation du contrat de partenariat signé avec l'opérateur allemand Gelsenwasser. «Nous sommes très sereins quant à obtenir gain de cause auprès de n'importe quel tribunal des pays du monde. Nous avons les éléments matériels attestons du bien fondé de notre décision de résiliation. Même les responsables de Gelsenwasser paraissent le reconnaître, eux qui ont multiplié les contacts dans l'espoir d'une solution à l'amiable. Nous sommes ouverts au dialogue pour peu que cela ne porte pas atteinte aux intérêts de notre pays», a-t-il indiqué. C'était lors de la conférence de presse qu'il a animée en présence du wali d'Annaba, Mohamed Mounib Sandid, et du président de l'Assemblée populaire de wilaya, Laïd Hadji, ainsi que les différents directeurs centraux et responsables de son département. Préalablement, le ministre avait visité plusieurs sites de production de l'eau potable ou d'assainissement. Il s'agit de la station de traitement et des eaux polluées (STEP). Celle-ci est appelée à compenser la consommation de l'eau potable utilisée pour le refroidissement des installations par les eaux usées recyclées et la boue produite par la STEP. Une importante économie qui permettra une meilleure distribution du précieux pour quelque 250 000 habitants. Pour ce faire, il a décidé de lancer la réalisation de deux épis en mer à l'oued Seybouse. Le ministre s'est ensuite rendu à El-Hadjar pour l'inauguration du siège de la subdivision des ressources en eau, puis à Draa Erich, à Oued El-Aneb, où il a pris connaissance des études de l'AEP, d'assainissement et de protection de la nouvelle ville. Mais c'est sans conteste ses réponses faites à la presse lors de la conférence de presse qui ont été véritablement intéressantes à suivre. Le ministre s'est en effet attardé le transfert de l'eau potable de In Salah/Tamanrasset sur 700 km pour 100 000 m3/jour générés par 24 forages à 600 m de profondeur, de l'opportunité des travaux dans les hautes plaines sétifiennes pour alimenter en eau potable les populations de Sétif et El-Eulma, et l'irrigation de 40 000 hectares de terre agricole des plaines de Sétif. Comme il s'est attardé sur l'aménagement de Beni Haroun qui, réalisé, devrait assurer un volume annuel de 504 millions de m3 dont 242 millions destinés pour l'AEP de plus de 4,6 millions d'habitants de Jijel, Mila, Om El Bouaghi, Batna, Constantine, Aïn Mlila et Khenchela. Il a également abordé le dossier portant sur le plan national de l'eau qu'il a estimé être un schéma directeur structurant tant en termes de gestion de l'eau potable que pour l'assainissement. Hocine Necib a aussi répondu à une question portant sur les unités de dessalement qui devaient être réalisées depuis plusieurs années. «Effectivement, nous avons élaboré un programme de réalisation de 13 stations de dessalement. Neuf ont été réceptionnées alors que celle de Annaba ou Tarf et Tipasa ont été confrontées à un problème de site d'implantation. Il a été résolu», a-t-il indiqué en précisant que son département a réajusté sa démarche pour, dira-t-il «mettre de notre côté tous les atouts. Nous allons faire appel à la coopération étrangère pour parfaire nos rouages de gestion, élaborer une nouvelle grille des salaires pour nos cadres et travailleurs et doter nos entreprises en moyens matériels d'intervention adaptés. Ce qui fera l'objet d'appels d'offres. Le plan national de l'eau que nous avons élaboré avec l'aide d'un bureau d'étude étranger est une référence. Pour revenir à la SEATA , je dois dire qu'elle est confrontée à un problème structurel auquel nous allons remédier», a conclu le ministre.