Bien qu'il ait reconnu les importants détournements enregistrés au niveau des caisses de la Société des eaux et assainissement d'El- Tarf et Annaba (Seata) qu'il a qualifiée être une entreprise stratégique, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, n'a pas pour autant pris les mesures nécessaires à même de permettre une reprise en main rapide de cette entité socioéconomique locale. «Nous ne pouvons ni ne devons anticiper sur la suite des événements liés à cette affaire. Le dossier étant actuellement entre les mains de la justice, laissons cette institution faire son travail. Je tiens toutefois à préciser que nous avons déjà pris des dispositions pour reprendre sérieusement la situation en main avant la fin de cette année», a indiqué le ministre. A Annaba, dans le cadre d'une visite de travail de son secteur hier mercredi, il était entouré du wali Mohamed-Mounib Sandid et ses proches collaborateurs. Tout au long de sa tournée à travers les communes d'El-Bouni, Berrahal et Annaba et à chaque arrêt, Hocine Necib ne cessait de souligner les efforts consentis par son département pour une meilleure distribution de l'eau potable et une bonne maîtrise de l'assainissement. Deux missions imparties à la Seata qui, malheureusement n'a pas pu les accomplir convenablement. «La première expérience de partenariat avec les Allemands de Gelsenwasser a été un échec. Sûr de notre droit, nous avons décidé de résilier le contrat de partenariat. Les Allemands nous ont poursuivis en justice. Ils ont été condamnés aux torts. Ils ont saisi le tribunal international à Sydney. Là également, nous avons la certitude d'obtenir raison et réparation car nous avons des arguments solides. Notre force est reconnue par notre adversaire qui, depuis, cherche à négocier une solution à l'amiable», a affirmé le représentant du gouvernement en réponse à une question du Soir d'Algérie. Sur sa lancée, le ministre s'étalera sur de nombreux autres dossiers. D'abord ceux concernant les projets en cours de réalisation, à réaliser dans la wilaya de Annaba. Il s'agit de la station de traitement et d'épuration des eaux polluées. Mise en exploitation, celle-ci permettrait de faire l'économie de 15 Hm3/an d'eau potable correspondant à la consommation d'une population de 250 000 âmes. Comme elle serait utile pour l'irrigation de 10 400 ha de terre agricole. L'embouchure de l'oued Seybouse à la cité Sidi Salem avec le lancement des travaux de réalisation de 2 épis en mer, l'inauguration du siège de la subdivision des ressources en eau à El Hadjar, l'exposition des études d'AEP, assainissement, protection de la nouvelle-ville de Draâ-Erich contre les inondations ont été les autres points de la visite. le projet AEP du pôle d'extension au profit de 8 500 logements à Kalitoussa (Berrahal), lancement des travaux de 4 réservoirs de 2 500 m3 chacun destinés au pôle d'habitats de Sidi-Achour et Bougantoussa ainsi que l'achèvement du site des Santons desservant le site de Annaba centre ponctueront la visite de terrain de Hocine Necib. Des nombreuses questions posées par les représentants de la presse, lors de la conférence qu'il a eue à animer au siège de la wilaya, nous retiendrons celles en relation avec le réseau de distribution d'eau potable des villes de Sétif et El Eulma ainsi que l'irrigation de plus de 43 000 ha de terre. Celles de l'aménagement du barrage de Béni-Haroun et le transfert de l'eau de l'albienne du sud vers les wilayas des Hauts-Plateaux. Le ministre se fera un plaisir d'annoncer que la distribution de l'eau potable répondra dans un proche avenir aux besoins des populations de Sétif et El Eulma, et que l'aménagement du barrage de Béni-Haroun est une excellente opportunité pour une meilleure maîtrise de la gestion de l'eau, il précisera qu'en ce qui concerne l'albienne du sud : «Il s'agit du premier projet pilote qui prélèvera les eaux de Laghouat vers Djelfa dans une première phase avant de desservir Bou-Saâda, M'sila et Tiaret. «Je souligne que c'est un mégaprojet de 4 m3/seconde», a souligné le ministre. En ce qui concerne le dessalement de l'eau de mer, Hocine Necib a précisé que l'Algérie figure parmi les premiers pays ayant exploité cette solution. Elle est devancée par la Chine. «A ce jour, nous avons un programme de 13 stations de dessalement à réaliser. Neuf d'entre elles sont en cours de réalisation. Les autres le seront à moyen et long terme ; en ce qui concerne Annaba-Tarf et Tipasa, elles n'ont pas pu être réalisées pour cause de site d'implantation indisponible. Ces sites viennent d'être enregistrés. Nous allons réajuster la démarche pour mettre de notre côté tous les atouts, sachant que nous avons acquis de l'expérience dans ce domaine», dira le ministre des Ressources en eau.