La politisation de l'école et l'infiltration de l'extrémisme religieux n'est pas un fait nouveau dans les établissements scolaires. Durant cette rentrée scolaire, certains responsables de différents cycles primaire, moyen, secondaire et même universitaire se sont donné le mot pour renforcer l'idéologie islamique dans les établissements qu'ils dirigent. Profitant de l'anarchie des années 1990, des chefs de partis et des responsables des mouvements islamistes ont réussi de mettre «main basse» sur les établissements scolaires. Ces derniers organisent quotidiennement des réunions avec les élèves des cycles moyen et secondaire et organisent des conférences au niveau des universités des quatre coins du pays. Endoctrinés, la majorité des élèves des deux sexes se sont reconvertis en militants acharnés de plusieurs mouvements politiques qui instrumentalisent l'islam à des fins politiques. Certaines facultés sont redevenues à l'époque des annexes des sièges des partis politiques du courant islamiste. Durant cette année scolaire, des responsables de plusieurs établissements scolaires se sont donné les mots pour renforcer l'idéologie religieuse dans les structures qui dirigent. A travers des communiqués, notes internes et des «avis» placardés sur les tableaux d'affichages des établissements scolaires, les mêmes responsables ont menacé de prendre des mesures disciplinaires graves allant jusqu'à leur exclusion définitive, à l'encontre de ceux qui refusent de se conformer aux nouvelles directives. Plusieurs cas ont été signalés durant la rentrée scolaire dans plusieurs établissements scolaires de l'Est et du centre du pays où des directeurs, des responsables administratifs et même des instituteurs n'ont pas manqué de faire la remarque aux élèves en raison de leurs tenues vestimentaires. Les jeunes filles qui ont mis du maquillage, et celles qui portaient des tabliers courts, des pantalons «jeans» ou celles qui avaient des coupes de cheveux modernes ont été rappelées à l'ordre. Au niveau de l'université Alger 2, le port des mini-jupes et des pantacourts sont interdits. A en croire certaines sources, aucune correspondance, instruction ou note n'a été envoyée que ce soit par le ministère de l'Education ou de par celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à ce sujet. Dans une déclaration à un confrère, le recteur de l'université Alger 2, aurait indiqué que la prise de ces mesures, ne veut pas dire que les responsables sont des fondamentalistes. «Les tenues «indécentes» pourraient heurter la sensibilité de plusieurs étudiants. «Ce sont pour ces raisons que nous avons décidé d'exiger aux étudiants des tenues correctes», aurait ajouté le même responsable. A ce même sujet, les services du ministère de l'Enseignement supérieur ont indiqué que la façon de s'habiller des élèves n'est pas de leur ressort. «Chaque université est libre d'appliquer son propre règlement intérieur», ont-ils ajouté. Ces réponses sont considérées comme étant «une fuite en avant» par les étudiantes et par plusieurs parents d'élèves. «Les responsables des établissements scolaires de l'ensemble des cycles devraient appliquer à la lettre les directives émanant de la tutelle. Dans le cas contraire, ça sera l'anarchie», ont-ils ajouté. Certains de nos interlocuteurs ont tiré à boulets rouges sur les responsables à l'origine de ces mesures, les accusant d'appartenir aux différents mouvements salafistes et mouvements islamistes. «Dieu merci que les initiateurs de ces mesures n'ont pas encore exigé aux filles de porter le hijab et aux garçons de laisser pousser la barbe», ont-ils fait savoir. En somme, après la rue et les édifices publics, l'intégrisme religieux s'installe et se renforce dans nos écoles et établissements scolaires. Cet état de fait intervient au moment où une lutte sans merci contre l'intégrisme religieux, antichambre du terrorisme se poursuit dans plusieurs continents du monde.