A quelques jours de la tenue du congrès national de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) qu'il préside depuis plus de vingt ans et fixé pour le début du mois d'octobre prochain, Abdelmadjid Sidi Saïd, le secrétaire général de la centrale syndicale, veut faire place nette. Ainsi, iI a décidé d'éliminer tous les concurrents qui pourraient faire obstacle à son énième réélection et ce, même s'il a fait montre d'une totale soumission au pouvoir en piétinant les statuts de son institution. Les syndicalistes de la société ArcelorMittal ayant à maintes reprises démontré leur détermination à agir librement et loin de toute implication de la centrale dans leurs affaires, seront les premiers à passer à la casserole. M. Sidi Saïd Abdelmadjid a sollicité le secrétaire général de l'Union de wilaya UGTA Annaba, Mohamed Tayeb Hmarnia, cumulant la fonction de patron de l'organique à l'UGTA, pour faire place nette au complexe sidérurgique El-Hadjar. Ce dernier a pour instruction d'évincer tous les élus syndicaux à ArcelorMittal qui pourraient faire faux bond lors du congrès et les remplacer par d'autres dont la vassalité au patron de la centrale syndicale ne prête pas au doute. Pour ce faire, ce dernier ne fait pas dans la dentelle. Il a décidé que toutes les sections syndicales du complexe El-Hadjar seront renouvelées juste après l'Aïd El-Adha. Il a même précisé que cela se fera sous la supervision des hommes de son inamovible et fidèle serviteur Hmarnia. Si les spécialistes de la flagornerie se disent prêts à servir les desseins de Sidi Saïd et son comparse de Annaba pour peu que soient sauvegardés leurs petits intérêts particuliers, les autres parties ne l'entendront pas de cette oreille. Notamment celles affiliées à Aïssa à Menadi et Daoud Kechichi, les deux ex-secrétaires généraux du conseil syndical de l'entreprise. Toutes ces gesticulations et calculs de bas étage n'ont d'autre finalité que de maintenir au poste d'homme du pouvoir Sidi Saïd d'un côté. De l'autre, permettre aux magouilleurs de s'assurer d'une position stratégique dans la perspective de la mise en application du plan d'investissement au complexe sidérurgique El-Hadjar. C'est qu'il s'agit de l'équivalent de 1,5 milliard de dollars (500 millions + 1 milliard de dollars) que le gouvernement a décidé d'engager pour la réhabilitation des installations de production du complexe. Au vu des opérations de déstabilisation des activités du complexe de ces trois dernières années, la lutte pour décrocher la plus petite place au conseil syndical ArcelorMittal El-Hadjar sera certainement terrible. De là à dire que les manipulations sont déjà entamées, il n'y a qu'un pas que certains ont déjà entamé en se préparant à une lutte sans merci. Y compris celle à couteaux tirés comme celles qu'ont eues à vivre précédemment les 5 300 salariés appelés à voter pour le renouvellement de leur section syndicale.