La troisième ville kurde de Syrie est assiégée par les djihadistes de l'organisation Etat islamique. Cette ville illustre le malaise turc dans la coalition internationale et les limites d'une stratégie uniquement aérienne. En Syrie, à la frontière turque, la ville kurde de Kobané est assiégée par les djihadistes de l'organisation Etat islamique (EI). La ville, privée d'eau et d'électricité depuis un an, s'est vidée à 90% de ses habitants qui ont fui vers la Turquie. Daech, l'acronyme arabe de l'EI, encercle la troisième ville kurde de Syrie depuis un peu plus de deux semaines, mais l'étau s'est resserré ces derniers jours. Le combat pour la ville est déséquilibré. Kobané est défendue par les unités de protection du peuple, la principale milice kurde en Syrie. Mais ces combattants, épuisés par plus de trois ans de guerre civile, sont moins nombreux et nettement moins bien armés que les djihadistes. Les combattants eux-mêmes, interrogés par Le Monde, reconnaissent que la ville «peut tomber d'un moment à l'autre». Signe du désespoir des combattants kurdes, une femme s'est donnée la mort dimanche dans un attentat-suicide contre une position de l'EI, à l'est de la ville.