Plus de 130 000 Syriens, principalement des Kurdes, ont trouvé refuge en Turquie pour fuir l'avancée du groupe Etat islamique (EI) dans le nord-est de la Syrie, où les jihadistes assiègent la ville stratégique d'Aïn al-Arab. Les combattants sunnites ultra-radicaux ont poussé ces populations à l'exode précipité vers la Turquie voisine en s'emparant d'au moins 64 villages de la région d'Aïn al-Arab (Kobané en kurde) depuis la semaine dernière. Pour éviter la chute de la troisième ville kurde de Syrie, qui offrirait aux jihadistes le contrôle total d'une longue bande de la frontière syro-turque, le mouvement armé kurde turc PKK a exhorté lundi les Kurdes de Turquie à traverser la frontière pour aller se battre. Des opposants syriens ont également appelé à l'engagement de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, dont le président Barack Obama avait affirmé être prêt à ordonner des frappes aériennes contre l'EI en Syrie. Aucune action en ce sens n'a été jusqu'à présent signalée. Le groupe EI a de son côté appelé les musulmans à tuer des citoyens, notamment Américains et Français, des pays formant cette coalition récemment mise en place pour le combattre dans les territoires qu'il contrôle en Irak et en Syrie, où cette organisation a proclamé un «califat». Le nombre de Syriens ayant fui en Turquie a «dépassé 130 000», a annoncé le vice-Premier ministre turc, Numan Kurtulmus, dont le pays «a pris toutes les mesures nécessaires pour le cas où l'afflux de déplacés se poursuivrait».