Différée à plusieurs reprises malgré les engagements fermes exprimés publiquement lors de visites de travail effectuées par les ministres qui s'étaient succédé à la tête du secteur de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, la mise en service du centre anticancer (CAC) de Annaba devrait intervenir avant la fin de l'année en cours. Comme s'il s'agissait d'un mea-culpa lancé à l'adresse des cancéreux de toute la région de l'extrême est du pays, les responsables ont tenu à souligner que rien ne pourra s'opposer à la mise en exploitation du CAC de Annaba. L'on a même argumenté la réception de la totalité des équipements et matériels médicaux et leur mise en place dans les prochains jours. Ce que d'ailleurs justifient les déplacements continuels sur le site du directeur de la santé de la wilaya. Le projet financé à 50% du coût global par l'Arabie Saoudite a connu un grand retard dans la réalisation. S'agissant d'une structure de santé destinée à la prise en charge des cancéreux, toute information y afférente est disséquée par un plateau sanitaire de plus de 3,5 millions d'habitants des wilayas de Annaba, El-Tarf, Guelma, Souk-Ahras, Tébessa. Lancés en 2006, les travaux de réalisation du CAC Annaba d'une capacité de 150 lits, ont traîné en longueur, ce qui n'était pas fait pour calmer l'impatience des malades et de leurs parents. Ces derniers sont contraints d'effectuer de longs trajets pour prétendre à une séance de chimiothérapie à Alger, Constantine ou Ouargla. Cependant, le ministère n'a pas attendu le bon vouloir d'un bureau d'études défaillant pour tenter d'améliorer la prise en charge des malades. Sa décision portant convention de partenariat entre les CHU et les Etablissements publics hospitaliers (EPH) a été très pertinente. Mis en application il y a moins d'une année sous la forme d'une convention CHU/EPH, ce partenariat a été particulièrement fécond. Incluant toutes les spécialités médicales, il a ouvert grandes les portes de la collaboration entre praticiens de différents niveaux en poste à Tébessa, Souk-Ahras et leurs pairs du CHU Annaba. Sous l'impulsion du Pr Abdelaziz Lankar, directeur général du CHU, les données en termes de prise en charge des malades ont changé. Finis les longs et coûteux déplacements des patients à destination des CHU de Constantine, Alger ou Ouargla. Ce n'est plus le malade qui va vers le praticien mais plutôt l'inverse. Avec les importantes enveloppes financières engagées pour l'acquisition d'équipements sophistiqués, l'obstacle des moyens matériels a été supprimé. Que ce soit à Tébessa, Souk-Ahras ou même au CHU de Annaba, les structures ont été modernisées et dotées de scanner, IRM, radiographie... de dernière technologie. A ce niveau, l'on a même centralisé l'ensemble des analyses pour permettre une exploitation en temps réel des résultats. A ces moyens matériels, s'ajoutent des effectifs paramédicaux préalablement soumis à une formation de base leur permettant de maîtriser certains aspects de l'oncologie. Il reste néanmoins que le financement de certaines pratiques médicales nécessite un autre effort financier du ministère. A l'écoute de quelques indiscrétions enregistrées auprès de chefs de service, maîtres-assistants et pharmaciens hospitaliers, il ressort que le budget d'exploitation du CHU de Annaba est très insuffisant. Le déficit est la conséquence de l'utilisation des produits pharmaceutiques, actifs et autres initialement destinés au CHU. «A eux seuls, les actifs oncologiques issus de la pharmacie du CHU et utilisés par l'EPH de Tébessa, ont coûté en quelques mois 35 millions de dinars et quand on sait que ce montant est tiré du budget annuel du CHU Annaba, il sera difficile de boucler l'année dans de bonnes conditions», a affirmé un des praticiens. Toujours au plan effectif, 291 postes budgétaires devraient renforcer celui existant et consolider également par la réalisation de nouvelles structures de santé. Notamment à Annaba où ont été lancés les travaux de réalisation d'un 2e CHU de 500 lits, d'une école paramédicale de 1 000 places pédagogiques, d'un établissement hospitalier spécialisé en cardio-chirurgie pédiatrique de 80 lits, d'un service des urgences médico-chirurgicales de 150 lits et d'un centre de transfusion sanguine.