Barack Obama, qui recevait mardi les chefs militaires des 22 pays impliqués dans la coalition militaire mise en place contre l'Etat islamique (EI), a exprimé sa profonde inquiétude pour le sort de Kobani et a affirmé que les Etats-Unis poursuivraient leur campagne de bombardements aériens en appui aux défenseurs kurdes de cette ville du nord de la Syrie. Le président américain a exprimé une même inquiétude au sujet de l'offensive des djihadistes de l'EI dans la province irakienne d'Anbar, à l'ouest de Bagdad. Mais Obama, qui a exclu l'envoi de troupes au sol, n'a laissé entrevoir aucune modification de la stratégie militaire qu'il a fixée et qui, a-t-il précisé, comprendra des succès et des revers. «Ce sera une campagne de long terme», a-t-il dit aux chefs d'état-major réunis sur la base aérienne d'Andrews, dans la banlieue de Washington. Obama s'exprimait alors que l'aviation de la coalition a accentué sa campagne de bombardements de cibles de l'Etat islamique dans et autour de Kobani, où les combattants kurdes tentent de résister à l'avancée des djihadistes depuis quatre semaines. D'après l'état-major de l'armée américaine, des avions américains et saoudiens ont effectué au cours des journées de lundi et mardi 21 sorties contre l'Etat islamique dans ce secteur du nord de la Syrie. «Nous sommes profondément inquiets face à la situation dans et autour de la ville syrienne de Kobané qui souligne la menace que l'EIIL constitue à la fois en Irak et en Syrie», a déclaré Obama. Washington s'inquiète aussi des combats dans la province irakienne d'Anbar, à l'ouest de Bagdad, où les forces américaines après l'intervention de 2003 ont livré les batailles les plus acharnées face aux islamistes armés alors affiliés à Al Qaïda. La province, où se trouvent notamment les villes de Ramadi et de Falloudja, est désormais menacée par les combattants de l'Etat islamique. «Les frappes aériennes de la coalition se poursuivront dans ces deux secteurs», a précisé Obama. La dynamique sera inversée A l'issue de la réunion des chefs militaires de 22 pays, parmi lesquels la Turquie et l'Arabie Saoudite, un haut responsable militaire américain a déclaré à Reuters que les participants avaient reconnu que les djihadistes progressaient sur le terrain malgré les frappes aériennes. Mais le sentiment prévaut aussi que la coalition finira par l'emporter, a-t-il ajouté. «Dans le court terme, (les djihadistes) ont pu enregistrer certains progrès. Mais dans le long terme, cette dynamique sera inversée», a-t-il dit. La réunion sur la base Andrews, présidée par le général Martin Dempsey, président de l'état-major interarmes des forces américaines, visait à faire le point sur la stratégie de la coalition et sur l'apport de chacun de ses membres. La présence de la Turquie, que beaucoup exhortent à intervenir pour sauver Kobani, était indispensable. Elle pourrait annoncer prochainement une association avec l'Arabie saoudite pour entraîner l'opposition syrienne modérée. Ankara n'a pu s'entendre avec les Etats-Unis sur l'utilisation de la base aérienne d'Incirlik pour mener des raids contre l'Etat islamique mais les discussions se poursuivent et le gouvernement turc a donné son accord de principe à Washington en ce qui concerne la formation des insurgés syriens modérés. Barack Obama a souligné que la campagne contre l'Etat islamique, lancée le 8 août par des bombardements américains dans le nord de l'Irak, n'en était qu'à ses premières phases. «Il y aura des jours de progrès et il y aura des périodes (de recul)», a-t-il dit. «Notre coalition est unie derrière cet effort à long terme.» La Maison blanche a annoncé qu'il s'entretiendrait mercredi par visioconférence avec les dirigeants britannique, français, italien et allemand. Allemagne, Arabie saoudite, Australie, Bahreïn, Belgique, Canada, Danemark, Egypte, Emirats arabes unis, Espagne, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Irak, Italie, Jordanie, Koweït, Liban, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Qatar et Turquie.