Né à Grenoble et formé à Auxerre, Rafik Djebbour, âgé de 30 ans, a accompli l'essentiel de sa carrière en Grèce, notamment à l'Olympiakos où il a découvert la Ligue des champions. Après un court passage par la Turquie et l'Angleterre (Nottingham Forest), l'attaquant international algérien vient de poser ses valises à l'APOEL Nicosie, l'adversaire du PSG demain. Comment se sont passées vos premières semaines dans votre nouveau club ? Rafik Djebbour : Mon intégration a été plus longue que je ne pouvais l'imaginer. Je suis arrivé à l'APOEL en fin de mercato, à cours de préparation. Dans les premières semaines, j'ai dû m'adapter, notamment, au climat chaud et humide qui règne à Nicosie en été (des températures supérieures à 40°). Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si je me suis blessé aux adducteurs fin septembre. Maintenant, ça va mieux. Le soir, il fait une vingtaine de degrés, c'est une température plus adéquate pour jouer au football et je reviens petit à petit dans l'équipe. Dans quel état de forme situez-vous l'APOEL ? En championnat, nous avons remporté presque tous nos matchs (cinq victoires, un nul). Et nos deux rencontres de Ligue des champions, une courte défaite sur le terrain du FC Barcelone (1-0) et un nul contre l'Ajax à domicile (1-1), ont montré qu'on pouvait rivaliser avec les meilleurs. Il nous manque seulement un peu d'agressivité devant le but. Le problème, c'est que nous n'avons pas disputé un seul match, amical ou officiel, depuis maintenant deux semaines et demie(Ndlr : victoire 2-1 contre Othellos le 6 octobre en championnat). C'était la trêve internationale et ce week-end, nous n'avons pas joué en championnat. Pour quelle raison ? A cette période de l'année à Chypre, toutes les pelouses sont refaites à neuf et le championnat fait relâche. Ce n'est pas l'idéal pour nous avant d'affronter le PSG. Notre condition physique n'est pas optimale. Quelles sont les forces de l'APOEL Nicosie ? Notre équipe est très disciplinée sur le plan tactique. Nous n'avons pas d'individualités exceptionnelles, ni de joueurs très connus. En revanche, le groupe est très soudé autour de la personnalité et des consignes du coach (Ndlr : le Grec Giorgios Donis). Sinon, notre équipe est à forte consonance lusophone. En fait, les défenseurs et les milieux de terrain défensifs sont presque tous portugais ou brésiliens. Quelles sont les individualités qui sortent du lot ? Nous avons un super gardien, Urko Pardo, formé au FC Barcelone et avec qui j'ai déjà joué à l'Olympiakos. Je pourrais citer aussi le milieu de terrain brésilien Vinicius, qui a déjà joué une finale de Ligue Europa avec Braga. Enfin, il y a aussi un ancien vainqueur de la Ligue des champions, John Arne Riise (ex-Liverpool), arrivé cet été comme moi et qui ne joue pas beaucoup pour l'instant. Comment jugez-vous le début de saison du PSG ? C'est une équipe qui présente deux visages, un en championnat, un autre très différent en Ligue des champions. Nous, on se prépare à affronter un grand PSG, même privé de quelques grands joueurs. Et il ne faudra pas se rater. A quel genre de match les Parisiens doivent-ils s'attendre de votre part ? A l'heure où je vous parle (samedi soir), le coach ne nous a pas encore fait le briefing tactique. Mais une chose est sûre : contre une grande équipe comme Paris, nous n'avons pas vraiment les moyens d'ouvrir le jeu et d'attaquer. En fait, notre objectif sera de faire déjouer le PSG. Et de créer l'exploit si possible... Nous y croyons. Même si notre budget est cent fois plus petit que celui du PSG, nous sommes une équipe du niveau de la Ligue des champions. Un dernier mot sur votre stade... C'est une enceinte assez petite (23 000 places) mais le PSG peut s'attendre à une ambiance assez chaude, un peu comme dans un stade grec. Disons que nos supporteurs savent se faire entendre.