En cette fin d'année, quand bien même que l'alliance soit implosée, amputée du MSP, qu'apparaisse une certaine distanciation entre les deux partis qui soutiennent le pouvoir, il n'en découle cependant pas une recomposition politique autour du pouvoir. Il n'apparait pas une recomposition politique en mesure d'une redistribution des cartes. Des partis qui soutiennent le pouvoir ? On devrait plutôt dire que c'est le pouvoir qui soutient les partis. En quel lieu pourrait-il y avoir une recomposition politique ? Certainement que celle-ci va ignorer l'Assemblée nationale. Même s'il peut être visible que le RND et le FLN n'entretiennent pas de relations cordiales, il n'en demeurera pas moins qu'ils voteront solidairement, comme avant, comme toujours, un projet de loi dont ils savent qu'il ne correspond nullement à leur démarche commune, celle qu'ils voudraient bien préparer ensemble. Il n'y a pas eu de miracle. Les partis du pouvoir, les deux partis du pouvoir, confirment que rien n'a bougé en termes de rapports de force, et même en termes de rapport d'opinion. FLN premier et RND deuxième. Le MSP a «quitté» sa position de pouvoir pour y retourner avec force croyait-il. Une recomposition politique dans l'assemblée parlementaire ? Peut-être bien que oui, peut être bien que non. Une recomposition dans quel sens ? Normalement, toute recomposition politique peut être prévue ou du moins inscrite parmi d'autres recompositions possibles à condition qu'existe un champ politique à étendue assez large pour que tous les partis puissent s'y mouvoir à égalité de droits. Un parti ne peut être considéré comme lourd qu'après les résultats s'ils ne sont pas discriminés dans les moyens mis à leur disposition. Cette fois-ci, s'il se produit bien des élections pluralistes, sans doute que les conditions d'une émergence ne laissent pas «briller» un parti qui viendrait de l'opposition. De tels partis pourraient à nouveau disparaître après les élections si les conditions de fonctionnement du champ politique sont reconduites, avec la reconduite des contradictions. Se donneront-ils les moyens de leur survivance ? Peut-on réellement dire que la mouvance islamiste est finie et bien finie en termes de capacité à devenir majoritaire, ou à simplement à devenir la première force politique du pays, comme cela s'est passé dans des pays tels l'Egypte, la Tunisie et d'autres ? Pas d'instrument de prévision.