Les observateurs ne perçoivent pas que le FLN est un parti démocrate ou un islamiste, car il est tout le temps en situation de recherche d'un compromis pour ne pas imploser. Ils ne perçoivent pas non plus que le RND est un parti démocrate malgré le " D " dans son sigle. Quant au HMS, il ne représente pas la mouvance islamiste sinon le terrorisme aurait cessé depuis longtemps. Dans l'alliance, le RND n'a pas eu le temps de grandir, de commencer par le bas pour s'enraciner au sein des populations. Le HMS quant à lui est venu trop tard dans le champ politique légal, après la légalisation du FIS. Quand bien même fut lu sous l'angle d'un coup de semonce l'avertissement lancé par le président à propos de la légitimité historique, pour dire que celle-ci est terminée, le système en place n'a pas encore trouvé un parti dans lequel il mettrait " tous ses œufs ". Il ne semble pas pour le moment que le RND soit prêt à être ce parti, mais rien n'indique cependant que pour le futur, il sera rayé du champ de telles intentions, pourvu qu'il s'élargisse à des cadres capables de rassembler, et surtout connus pour être porteurs d'idées et de convictions. L'obstacle identifié pour maintenir le RND au pouvoir dépendra des prolongations des printemps arabes, qui ont intégré le départ de tout le système. En attendant une décantation trop longue dans les consciences politiques, quelles que soient les circonstances, " malgré " qu'il fut dit que la légitimité révolutionnaire est terminée, le FLN se retrouvera toujours debout au point où tous les partis, ainsi que tous les analystes, ne peuvent pas faire de projections sur l'avenir sans l'y intégrer comme un élément incontournable et dominant. Il ne paraît pas du tout que ceux qui ont le pouvoir de bloquer les réformes, législativement parlant, acceptent qu'elles soient réunies pour la création d'une autre classe politique au pouvoir. Le FLN n'est pas ciblé car il est porteur, d'un programme pour l'avenir. Serait-il prêt à survivre si le pouvoir, ou les décideurs comme on a l'habitude de le dire, décidaient de le placer comme cible et de lui faire appliquer la disposition qui interdit à un parti de se réclamer du patrimoine commun comme programme, car il ne serait pas normal de se présenter dans le champ politique en construisant des clivages autour de la religion, de la région et de l'histoire. Il est vrai que tout a été fait pour lui déblayer le chemin, car quel parti pourrait réellement se poser en obstacle sur son chemin depuis que le FIS n'avait pas su gérer pacifiquement sa victoire, ce qui l'avait mené à la disparition et depuis qu'il est assuré que le WAFA ne sera pas légalisé? De toute façon, il est déjà trop tard pour que le WAFA arrache sa légalisation et quand bien même qu'il l'arracherait, il lui serait difficile de re capitaliser le potentiel de confiance qui devait se porter sur lui et plus particulièrement parce que son créateur s'est retiré de la politique. Le FLN a pour avantage d'avoir été, d'être aujourd'hui et de continuer à être, le parti du pouvoir et peu importe pour lui qu'il soit lui-même le vrai pouvoir, l'important étant dans la forme. Pour ceux qui en douteraient, il a réussi à faire du chef de l'Etat son président d'honneur, et même peut-être plus si on se réfère à certains analystes. Tantôt parti au pouvoir, tantôt parti du pouvoir, selon les différentes appréciations, il a toujours été auprès du pouvoir, sans paraître être le pouvoir ou arriver à s'en saisir ou peut-être même à tenter de s'en saisir. Le FLN s'est confondu avec l'histoire, il a survécu à l'indépendance alors que sa mission devait se terminer en toute logique, selon certains de ses grands dirigeants. Il a survécu au passage vers l'ère multipartite dont on disait qu'elle avait clos l'ère du système du parti unique et se trouve encore là aujourd'hui en parti majoritaire. Où il est le seul parti au pouvoir qui est dominant. On n'imagine pas le FLN devenir un quelconque parti au sein de l'assemblée comme il avait accepté de le faire après les élections législatives de 1997. Il démontre tout le temps qu'il a la peau dure pour supporter toutes les flèches et ce ne sont pas ces dernières qui ont tellement manqué. La seule menace qu'il pouvait craindre comme sérieuse ne pouvait pas provenir de l'extérieur, mais de l'intérieur même, comme cela avait failli se terminer par une implosion dont on disait qu'elle avait pour origine une concurrence bi-régionale. En tout cas, tout a été fait pour donner une explication régionale aux luttes intestines.