A l'exception de la diplomatie et de la presse russe – en Occident tout l'appareil politique ainsi que les médias et leurs prétendus « grands reporters » ont, depuis 2011, délibérément menti par omission et masqué les crimes des gangs de barbares contre le peuple syrien. Gangs barbares que ces médias présentent aujourd'hui comme une nouveauté tout en continuant de prétendre que le président Assad est « l'allié objectif des barbares de l'EIIL ». On dépeint l'Etat islamique (EI) comme un ennemi des Etats-Unis et du monde occidental. Avec le soutien de la Grande-Bretagne, l'indéfectible allié des Etats-Unis, le président Barack Obama a ordonné une série de bombardements étasuniens sur l'Irak visant apparemment à vaincre l'armée rebelle de l'EI. « Nous ne renoncerons pas à notre volonté de faire face à l'Etat islamique [...] Si les terroristes pensent que nous allons faiblir face à leurs menaces, ils ne peuvent pas être davantage dans l'erreur. » (Barack Obama et David Cameron, lettre d'opinion publiée dans le Times de Londres, 4 septembre 2014, c'est l'auteur qui souligne.) Mais qui est derrière le projet de l'Etat islamique? Par une cruelle ironie du sort, les rebelles de l'Etat islamique, anciennement connu sous le nom d'« Etat islamique en Irak et au Levant » (EIIL) étaient jusqu'à tout récemment présentés comme « des combattants de la liberté de l'opposition » en Syrie, dévoués au « rétablissement de la démocratie » et au renversement du gouvernement laïc de Bachar al-Assad. Et qui était derrière l'insurrection djihadiste en Syrie? Ceux qui ont ordonné les bombardements sont ceux qui sont derrière le projet de califat. Les milices de l'EI, qui sont actuellement la cible présumée d'une campagne de bombardements des Etats-Unis et de l'OTAN en vertu d'un mandat de « lutte au terrorisme », ont été et sont toujours soutenues clandestinement par les Etats-Unis et leurs alliés. Autrement dit, l'Etat islamique a été créé par le renseignement étasunien, avec le soutien du MI6 britannique, du Mossad israélien, de l'Inter-Services Intelligence (ISI) pakistanais et l'Al Mukhabarat Al A'amah de l'Arabie saoudite ou General Intelligence Presidency (GIP, en anglais). Par ailleurs, selon des sources du renseignement israélien (Debka), l'OTAN, en liaison avec le haut commandement turc, était impliqué dans le recrutement de mercenaires djihadistes dès le début de la crise syrienne en mars 2011. En ce qui concerne l'insurrection syrienne, les combattants de l'Etat islamique ainsi que le Front Al-Nosra, des forces djihadistes affiliées à Al-Qaïda, sont les fantassins de l'alliance militaire occidentale. Ils sont secrètement soutenus par les Etats-Unis, l'OTAN et Israël. Leur mandat consiste à mener une insurrection terroriste contre le gouvernement de Bachar al-Assad. Les atrocités commises par les combattants de l'Etat islamique en Irak sont similaires à celles commises en Syrie. Les meurtres de civils innocents par les terroristes de l'Etat islamique en Irak ont été utilisés afin de créer un prétexte et une justification en faveur d'une intervention militaire étasunienne pour des raisons humanitaires. Les bombardements ordonnés par Obama, cependant, ne sont pas destinés à éliminer l'Etat islamique, qui constitue un « atout du renseignement » étasunien. Bien au contraire, les Etats-Unis visent la population civile ainsi que le mouvement de résistance irakien. (A suivre)