L'aviation syrienne a bombardé, hier, la ville de Rakka, fief de l'Etat islamique (EI) dans le nord de la Syrie, faisant au moins 17 morts dans une boulangerie tenue par les djihadistes, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Ces frappes aériennes ont aussi touché pour la deuxième journée consécutive, un grand camp d'entraînement utilisé par l'EI pour former ses combattants. Un bâtiment transformé en tribunal islamique et d'autres locaux de l'organisation radicale sunnite ont aussi été atteints, selon l'OSDH. S'appuyant sur les témoignages d'informateurs sur le terrain, Rami Abdelrahman, fondateur de l'OSDH, précise qu'au moins huit civils figurent parmi les victimes tuées dans le bombardement du centre de distribution de pains géré par les djihadistes. L'Etat islamique a fait de Rakka, son principal point d'ancrage en Syrie. Il y fournit l'eau et l'électricité, paie les salaires, contrôle la circulation et administre quasiment tous les services essentiels, des boulangeries aux banques en passant par les écoles, les tribunaux et les mosquées. Les djihadistes ont expulsé les dernières forces gouvernementales de la province de Rakka fin août lorsqu'ils se sont emparés de la base aérienne de Tabka, où ils ont capturé puis exécuté de nombreux soldats. L'Etat islamique a pris le contrôle de vastes territoires en Syrie, à la faveur de l'insurrection armée contre le régime de Bachar al Assad, et en Irak, où il a profité du mécontentement de la minorité sunnite à l'égard du pouvoir central à Bagdad. Les Etats-Unis bombardent depuis début août, ses positions dans le nord de l'Irak pour freiner sa progression et le président américain Barack Obama a affirmé vendredi à l'issue d'un sommet de l'Otan que des alliés majeurs des Etats-Unis se tenaient prêts à participer à une coalition contre l'Etat islamique. Le gouvernement syrien se propose d'être associé à cette lutte internationale contre l'EI mais les pays occidentaux ayant soutenu la rébellion contre Bachar al Assad écartent toute coopération avec Damas, considérant que le régime Assad fait davantage partie du problème que de la solution.