Fait amplement documenté, le soutien des Etats-Unis et de l'OTAN à l'Etat islamique est acheminé clandestinement par les plus fidèles alliés des Etats-Unis, à savoir le Qatar et l'Arabie saoudite. Les médias occidentaux ont reconnu que Riyad et Doha, agissant en liaison avec Washington et en son nom, ont joué (et jouent toujours) un rôle central dans le financement de l'Etat islamique, ainsi que dans le recrutement, la formation et l'endoctrinement religieux des forces mercenaires terroristes déployées en Syrie. Selon le Daily Express de Londres, « Ils (les terroristes de l'EI) avaient de l'argent et des armes fournies par le Qatar et l'Arabie saoudite. » « La plus importante source de financement de l'EI à ce jour provient des pays du Golfe, principalement de l'Arabie saoudite mais aussi du Qatar, du Koweït et des Emirats arabes unis », (selon le Dr Günter Meyer, directeur du Centre de recherche sur le Monde arabe à l'Université de Mayence, en Allemagne). Ces fonds ont été acheminés aux terroristes de l'EI qui se battent contre les forces gouvernementales en Syrie: grâce à des alliés comme l'Arabie saoudite et le Qatar, l'Occident [a] soutenu des groupes rebelles militants qui ont depuis été mutés en EI et autres milices liées à al-Qaïda. (Daily Telegraph, 12 juin 2014) Selon Robert Fisk, le projet de califat « a été financé par l'Arabie saoudite » : Voici la plus récente contribution monstrueuse de l'Arabie saoudite à l'histoire mondiale : le Califat islamiste sunnite en Irak et au Levant, conquérant de Mossoul et Tikrit – et de Raqqa en Syrie – et peut-être de Bagdad, « humiliateurs » ultimes de Bush et d'Obama. D'Alep, dans le nord de la Syrie, jusqu'aux environs de la frontière irako-iranienne, les djihadistes de l'EIIL et autres groupuscules divers payés par les wahhabites saoudiens, et des oligarques koweïtiens, règnent maintenant sur des milliers de miles carrés. (Robert Fisk, The Independent, 12 juin 2014) En 2013, dans le cadre de son recrutement de terroristes, l'Arabie saoudite a pris l'initiative de libérer des condamnés à mort incarcérés dans les prisons saoudiennes. Une note confidentielle a révélé que les prisonniers étaient « recrutés » pour rejoindre les milices djihadistes (y compris Al-Nosra et l'EIIL) afin de lutter contre les forces gouvernementales en Syrie. Ainsi, « la menace de l'EIIL, ou EI, est de la poudre aux yeux. La force de l'EIIL a été délibérément gonflée pour que le public soutienne le Pentagone et pour justifier les bombardements illégaux de la Syrie. Elle est utilisée également pour justifier la mobi-lisation de ce qui apparaît de plus en plus comme un déploiement militaire massif, dirigé par les Etats-Unis, au Moyen-Orient. La puissance de feu et les moyens militaires engagés dépassent ce qui est nécessaire pour combattre les escadrons de la mort de l'EIIL » écrit le journaliste Mahdi Darius Nazemroaya. Cela dit, « qui compose l'EI ? » s'interroge le journaliste Thierry Meyssan : « L'EI change discrètement de forme. Ses principaux officiers ne sont déjà plus des Arabes, mais des Tchétchènes et des Ouigours. Cette mutation montre qu'à terme l'OTAN entend utiliser l'EI en Russie et en Chine... ». Pour ce qui est de l'Iran, nous y reviendrons. (suite et fin)