Le ministre français de l'Intérieur était lundi à Tunis pour coordonner la lutte contre le terrorisme et prévenir le départ de ressortissants français ou tunisiens vers la Syrie et l'Irak. La lutte contre le terrorisme était au centre du déplacement qu'a fait, lundi, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve en Tunisie. A plusieurs titres, Paris et Tunis sont en première ligne face à la menace djihadiste et au phénomène des départs de leurs ressortissants pour la guerre sainte en Syrie. Quelques chiffres l'illustrent. Les Français sont les plus nombreux parmi les Européens à rejoindre les rangs de l'Etat islamique ou d'Al Nosra. Au total, un millier d'entre eux ont réalisé ce projet ou tenté de le faire. Les Tunisiens forment, eux, le plus gros contingent parmi les combattants étrangers en Syrie. Selon les évaluations officielles, entre 2 000 et 3 000 Tunisiens sont concernés, parmi lesquels environ 500 ont trouvé la mort au Moyen-Orient et 500 sont revenus. Les deux pays sont donc confrontés à la même dérive. Des deux côtés de la Méditerranée, des jeunes se radicalisent via internet et sont ensuite prêts à s'enrôler. En Tunisie comme en France, l'endoctrinement radical touche des jeunes de tous milieux sociaux, des femmes, des mineurs... La question du retour des combattants fanatisés, pour certains prêts à commettre des attentats, est tout aussi cruciale. Parmi les djihadistes repérés ces derniers mois par les services de police français figurent plusieurs bi-nationaux franco-tunisiens.