Des troubles à l'ordre public ont éclaté entre des manifestants et des forces de l'ordre au niveau de la commune de Nezla, daïra de Touggourt, wilaya d'Ouargla. Deux personnes ont trouvé la mort alors que 20 autres ont été blessées dans des affrontements opposant les policiers et des dizaines de citoyens contestataires, résidant dans le quartier dit «D'raa Al-Baroud» Tout a commencé après l'interpellation de plusieurs individus qui ont organisé une manifestation non autorisée suivie d'un sit-In pour protester contre le retard enregistré dans l'attribution de lots de terrain et le raccordement en eau potable au niveau d'une nouvelle station de distribution d'eau potable. Selon des habitants de la daïra de Touggourt, les citoyens souffrent de l'indisponibilité de l'eau potable dans la région. Selon des témoignages, les manifestants ont coupé la RN3 à la circulation alors que d'autres ont menacé de faire exploser une citerne de carburant. Cet état de fait a contraint l'intervention des forces de police pour rétablir l'ordre public. Dans la foulée, plusieurs individus ont été interpellés par les policiers et amenés au commissariat. Piqués de colère, les manifestants se sont rendus aux locaux de la sûreté urbaine réclamant la libération immédiate de leurs camarades. La situation a dégénéré entre la foule et les forces de l'ordre qui auraient utilisé les bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants. Selon d'autres témoins, les policiers auraient également utilisé des balles de caoutchouc pour repousser les assaillants qui auraient tenté de s'introduire dans les locaux de police. Ce n'est pas le cas pour certains autres témoins qui ont déclaré que les manifestants ont essuyé des tirs à balles réelles blessant mortellement deux jeunes, en l'occurrence Mefteh Toumi et Malki Noureddine. Selon un proche parent du jeune Malki, ce dernier a été touché par erreur alors qu'il était à proximité de son domicile. «Quelque minutes seulement avant qu'il ne soit touché, notre fils était à la maison et nous lui avons demandé de ne pas s'approcher de la foule», nous a déclaré un membre de la famille de la victime. En plus des deux jeunes victimes, une femme aurait été également blessée par balles et fut évacuée dans un état grave probablement vers le CHU de Constantine, a-t-on appris de plusieurs témoins. Ces échauffourées auraient fait dans un premier bilan 2 morts et plus de 20 blessés dont des agents de l'ordre public. Ces informations sont à prendre avec prudence, aucune source officielle n'a été donnée en ce sujet. Nos tentatives pour joindre la cellule de communication ou le chef de la sûreté de wilaya d'Ouargla sont restées vaines. Hier, le ministre de l'Intérieur Tayeb Belaïz et le directeur de la Sûreté nationale Abdelghani Hamel se sont rendus sur place pour calmer les esprits et surtout pour présenter leurs condoléances aux familles des défunts. Au moment où nous mettons sous presse, la situation demeure calme mais tendue, a-t-on appris auprès de plusieurs habitants de Touggourt. En somme, comme nous l'avons annoncé dans nos plusieurs précédentes éditions, le problème de l'eau potable, les logements et l'électricité sont toujours à l'origine des émeutes qui éclatent à travers l'ensemble du territoire national. Malgré les efforts du ministre des Ressources en eau et du directeur de l'Algérienne des eaux, beaucoup reste à faire dans le domaine de la gestion de l'eau potable. Même en hiver, les robinets demeurent toujours à sec dans plusieurs régions des quatre coins du pays. Certains établissements de l'Algérienne des eaux sont toujours gérés par des personnes qui n'ont aucune notion dans la gestion de cette matière. Le comble est que certains gestionnaires de ces établissements exercent en parallèle d'autres activités alors que d'autres possèdent même des entreprises privées. En somme, comme d'habitude, les citoyens et les forces de sécurité sont toujours les seuls perdants dans ces incidents qui éclatent que ce soit à l'est, l'ouest, le centre et le sud du pays.