L'agence britannique de lutte contre la fraude («Serious Fraud Office») cible des barons de l'industrie algérienne qui pourraient être judiciairement inquiétés par la justice dans les prochains mois. Ils seraient impliqués dans diverses affaires de pots de vin que leur aurait versés Alstom Power. C'est ce qu'indiquent des sources crédibles proches de ce dossier dans lequel sont également cités outre l'Algérie, des pays comme l'Inde, la Pologne, la Tunisie et la Lituanie. Pour Alstom Power, avec les 20 milliards de dollars investis dans divers projets industriels dont ceux portant sur la réalisation d'une unité de montage, d'entretien et de maintenance des tramways ainsi que pour la rénovation et la réhabilitation du réseau ferroviaire national, l'Algérie représente un marché important. Pour se l'accaparer, la société française n'aurait pas hésité à adopter la même démarche que celles qui, en termes de corruption, avaient fait la une des médias européens. Notamment ceux électroniques comme le site Boursier.com. Ce dernier rapporte que déjà condamnée pour des délits de corruption, la société française Alstom Power se verrait d'autre part poursuivie d'ici la fin de l'année pour une autre affaire en Lituanie. « Des poursuites individuelles pourraient aussi être engagées par l'agence britannique de lutte contre la fraude, ajoute la même source. Il est aussi indiqué que l'affaire Alstom a défrayé la chronique en Tunisie après la Révolution une fois dépoussiérés les dossiers de corruption et de malversation incriminant l'ex-famille royale dans des contrats internationaux douteux dont ceux conclus avec certaines filiales du groupe français Alstom. Rappelons que Serious Fraud Office révéla à l'époque que « la société Alstom n'avait a pas manqué de soudoyer avec 2,4 millions d'euros des membres du gouvernement tunisien pour obtenir un contrat de fourniture de 30 tramways et de travaux d'infrastructure à Tunis sous la forme de paiements au bénéfice d'une entité appelée Construction et Gestion Nevco, selon les documents ». Les pots de vin auraient été camouflés pour être imputés comme des frais de consultants. Des gendres de Ben Ali, ont été associés à plusieurs affaires de corruption commises par la Société Alstom et à travers ses différentes filiales (Alstrom UK, Alstom Network Schweiz). En 2008, La Société Tunisienne d'Electricité et du Gaz (STEG) a signé un contrat avec la société française Alstom pour la construction d'une centrale électrique à Ghannouch. Un investissement de 335 millions d'euros, qui est destiné à la construction d'une centrale électrique d'une capacité de 400MW. D'ailleurs la justice suisse a infligé en 2011 une amende de 31,5 millions d'euros au groupe Alstom. La Suisse a reconnu coupable Alstom Network Schweiz AG pour ne pas avoir pris toutes les mesures d'organisation raisonnables et nécessaires à empêcher le versement de montants de corruption à des agents publics étrangers en Lettonie, Tunisie et Malaisie. La Tunisie et Alstom, une affaire à suivre et c'est l'une des innombrables affaires douteuses commises sous le règne de Ben Ali dont on mettra longtemps pour connaître et mettre en lumière ses ramifications mafieuses fortement et malicieusement disséminées à travers un monde financier dangereusement infecté. Une de ces ramifications a atteint l'Algérie en 2010. C'est-à-dire au lendemain de l'annonce faite par l'ancien ministre des transports Amar Tou quant à la mise en place d'une enveloppe financière de 20 milliards de dollars dans le cadre du plan quinquennal 2010/2014 portant modernisation, réhabilitation et rénovation du réseau ferroviaire. La même sombre perspective est à inscrire au titre des barons algériens.