La direction de la culture de Tizi Ouzou organisera, à partir de vendredi prochain, les 6es journées théâtrales en hommage au dramaturge Mohia, grande figure du théâtre algérien d'expression amazighe. Cette activité qui coïncide avec le dixième anniversaire de la disparition, le 7 décembre 2004, de cet adaptateur hors pair, s'étalera sur trois jours avec au menu, un recueillement, samedi, sur sa tombe au village Ath Rbah, dans la commune d'Iboudrarene, une exposition et une conférence--débat sur sa vie et son œuvre. Les amoureux du quatrième art et de l'œuvre de Mohia pourront se délecter de la pièce «Moh Uperpuch», qui sera jouée par la troupe «Tigjdit» au théâtre régional Kateb- Yacine de Tizi-Ouzou et au Centre culturel d'Azazga, respectivement samedi et dimanche prochains. Une conférence sur la vie et l'œuvre de Mohia sera animée, dimanche, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, par Saïd Chemakh, enseignant au département de langue et culture amazighe de l'université de Tizi Ouzou et son confrère du département de langue française, de la même université, Hacène Halouane. L'hommage sera clôturé par une cérémonie de remise de prix aux lauréats du prix «Mohia d'Or de la meilleure dramaturgie», une distinction destinée à promouvoir l'adaptation et la production théâtrales. Mohia a vu le jour le 1er novembre 1950, à Azazga. Il avait fait des études en mathématiques puis en hydraulique. En 1973, il intègre le groupe d'étude berbère et, c'est à partir de là, que sa vocation pour le théâtre, l'adaptation et la poésie se précise. Il a produit une vingtaine de pièces théâtrales dont des adaptations de grands dramaturges, à l'instar de Berthold Brecht, Samuel Beckett et Molière, entre création et adaptation. Son talent d'adaptateur s'exprime à travers son génie à donner à une œuvre étrangère une nouvelle vie avec une âme kabyle. Il s'est éteint à Paris à l'âge de 54 ans.