Evénement - Les 5es Journées théâtrales dédiées au célèbre et inénarrable dramaturge Mohia, ont débuté hier et se poursuivront, aujourd'hui, dimanche, à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Pour ce dimanche, une table ronde avec pour thème : «Des études sur l'œuvre de Mohia» figure sur l'agenda des organisateurs. Elle sera animée par des enseignants des universités de Tizi Ouzou et de Bouira, à savoir Saïd Chemakh, Farida Hacid, enseignants au DLC amazigh de l'université de Tizi Ouzou, ainsi que Amar Laoufi et Ghania Mouzarine, enseignants au DLC amazigh de l'université de Bouira. Il est prévu également le lancement officiel du prix Mohia de la meilleure adaptation théâtrale. Cette journée se terminera par une deuxième représentation de la pièce Moh Uparpuc par l'association culturelle Tigjdit d'Aït Oumalou vers 14h, au TRT Kateb-Yacine. Hier, des poèmes de Mohia ont été déclamés par les adhérents de l'atelier de la poésie de la Maison de la culture au petit théâtre, alors qu'une représentation de sa pièce Moh Uparpuc, a été présentée par l'association culturelle Tigjdit d'Aït Oumalou, à la salle des spectacles. Une autre pièce théâtrale de Mohia intitulée Tachvaylit a été présentée par l'association culturelle Akaoudj sur les planches du Théâtre régional Kateb-Yacine. Vendredi, les expositions sur la vie et l'œuvre du dramaturge ont été ouvertes dans le hall de la Maison de la culture et une gerbe de fleurs a été déposée sur sa tombe, au cimetière de son village natal, Aït Erbah, commune d'Iboudrarène. Mohia, de son vrai nom Abdallah Mohia, est né en 1950 à Azazga à l'est de la wilaya de Tizi Ouzou. Ce grand dramaturge est connu pour avoir traduit plus d'une vingtaine d'œuvres théâtrales universelles vers la langue berbère. Il est mort en 2004 à l'âge de 54 ans à Paris, des suites d'une longue maladie. Après avoir décroché une licence en mathématiques, Mohia s'est installé en France en 1973 où il s'inscrit à l'Ecole d'ingénieurs en hydraulique. Au début il est veilleur de nuit dans un hôtel parisien du 7e arrondissement puis il ouvre un magasin d'alimentation générale à Paris. Mais la seule et unique passion de Mohia demeure la culture berbère. Il a réuni des maximes, proverbes et adages qu'il a recueillis aux quatre coins de la Kabylie et publiés en 1978 dans un numéro de la revue Tisuraf en complément de l'ouvrage de J.-M. Dallet Akken qaren medden (comme les gens disent). Le parcours de Mohia est atypique Militant infatigable de la cause berbère, il fut surtout connu pour ses singulières adaptations théâtrales. D'ailleurs, à partir de 1983, il va animer la troupe théâtrale «Asalu» avec laquelle il monte un atelier de traduction-adaptation. Mohia fut aussi poète, nouvelliste en kabyle et a travaillé énormément sur la culture orale en réadaptant et réactualisant des textes émanant de la tradition kabyle. La première pièce qu'il a traduite est celle de Jean-Paul Sartre Morts sans sépulture. A partir de 1974, il adaptera Bertolt Brecht, plus précisément sa pièce L'exception et la règle, Le ressuscité de l'écrivain chinois Lu Xun (ou Lu Sin), Tachbaylit tirée de La Giara (la jarre) de Pirandello, la célèbre pièce Si Partuf tirée de Tartuffe de Molière et Caâbibi de Ubu Roi d'Alfred Jarry, Am win yettrajun Rebbi adaptation de En attendant Godot de Samuel Beckett ou encore Si Lehlu adaptée du Médecin malgré lui de Molière.