OUZOU - Un "Prix Mohia" de la meilleure adaptation théâtrale sera lancé, dimanche prochain à la maison de la culture de Tizi-Ouzou, en hommage au dramaturge Mohand Ouyahia, d'expression amazighe, a-t-on appris jeudi auprès de cet établissement culturel. Destinée à promouvoir l'adaptation théâtrale, en puisant dans le patrimoine universel du quatrième art, cette distinction portant le nom de l'auteur de l'adaptation en tamazight de l'œuvre de Samuel Beckett "En attendant Godot" sera lancée à la faveur d'une table ronde autour "des études sur l'œuvre Mohia", qui sera animée par des enseignants aux départements de langue et culture amazighs des universités de Tizi-Ouzou et de Bouira. Le programme de cet hommage, s'étalant sur trois jours, prévoit, pour la journée du vendredi le fleurissement de la tombe de l'artiste en son village natal d'Ath Eurbah, dans la commune d'Iboudrarène, à une quarantaine de km au sud de Tizi-Ouzou. Exposition permanente sur "la vie et l'œuvre de Mohia", représentation de pièces théâtres de l'auteur de "Sin ni" (Ces deux-là), ainsi que la déclamation de ses poèmes, sont parmi les activités programmées à cette occasion, au niveau de la maison de la culture et du théâtre régional Kateb Yacine. Mohand Ouyahia, de son vrai nom Mohia Abdellah, qui a marqué de son emprunte la production poétique et théâtrale d'expression amazighe, est né le 1er novembre 1950, dans la commune d'Iboudrarene (Tizi-Ouzou), où il s'abreuvât de la culture du terroir. Il obtint sa licence en mathématiques en 1972 à l'université d'Alger, avant de s'installer, en 1973, en France, où il intégra, à l'université de Paris VIII, des groupes d'études, pour animer des bulletins et des revues berbères. Pour la promotion de la langue amazighe, Mohia s'est investi dans la littérature, la poésie, le théâtre et le conte. Ses poèmes ont été chantés par des artistes de renom, tels que Idir, Takfarinas, Idaflawen, Malika Domrane et autres. Cependant, c'est dans le théâtre qu'il excella le plus, domaine qu'il a servi talentueusement à travers notamment l'adaptation, en Tamazight, d'œuvres universelles réalisées par de grands dramaturges, à l'instar de Berthold Brecht, Samuel Beckett, Molière et autres maîtres. Mohia s'est éteint à Paris, à l'âge de 54 ans, le 7 décembre 2004.