Ce n'est pas fini, et on a même l'impression que ce feuilleton que nous propose le Mondial de 2022 ne fait que commencer. Les feuilles se détachent et atterrissent sur plusieurs rédactions qui suivent les traces de la FIFA. La toute dernière information est proposée par le directeur général de la Ligue allemande de football (DFL), qui se dit totalement favorable à un boycott européen des Mondiaux-2018 en Russie et 2022 au Qatar. Les soupçons de corruption relative à l'attribution de ces compétitions, n'arrivent pas à sécher, elles continuent à bouillonner. 75% des joueurs d'une Coupe du monde sont sous contrat en Europe. Si l'Europe dit «nous ne participons plus, alors ça change tout», a déclaré Christian Seifert, directeur général de la DFL dans un entretien accordé au quotidien allemand «Süddeutsche Zeitung». La FIFA pourrait certes, suspendre l'Allemagne, l'Angleterre, l'Italie et l'Espagne pour les trois prochaines Coupes du monde, mais cela serait alors complètement légal. Parce qu'alors il n'y aurait plus de Coupe du monde, a-t-il ajouté, précisant qu'un «boycott serait l'arme la plus efficace». Mais, cela risque de ne pas soulever cette vague qui séduirait une bonne partie des équipes nationales européennes. Sont-elles toutes favorables à un boycott ? Une telle initiative n'est toutefois possible qu'à condition que l'Europe réussisse à parler d'une seule voix, «ce dont je doute beaucoup», a regretté M. Seifert. Au sein de la FIFA, où sont représentées 209 fédérations, «il faut malheureusement constater que beaucoup de pays n'ont pas les mêmes règles d'éthique que chez nous», a-t-il poursuivi. «En tant qu'organisation sérieuse, on ne se sent plus représenté par cette FIFA, on ne s'en sent plus membre», a-t-il affirmé. Voilà une attribution des Mondiaux-2018 et 2022, surtout la Coupe du monde 2022 au Qatar, en décembre 2010, qui risque de perturber la fête et de lui faire dévisser ses supports de son socle. Puisqu'elle continue de susciter polémiques, soupçons et controverses, amenant à une enquête diligentée par Michael Garcia, ancien procureur américain, devenu président de la chambre d'instruction de la commission d'éthique de la FIFA. Ce mercredi l'Allemand Karl-Heinz Rummenigge, président de l'Association européenne des clubs (ECA), a plaidé en faveur d'un Mondial-2022 au Qatar en avril et début mai. Il déclarera dans les colonnes du quotidien britannique «The Times», «nous avons étudié la question (...) et nous sommes arrivés à la conclusion que la meilleure solution était que ce Mondial débute fin avril et se termine en mai», a déclaré Rummenigge, rappelant que «la Fifa propose novembre et l'UEFA janvier». «Il fait toujours très chaud (en avril-mai, Ndlr), mais la température n'excéderait pas 35 degrés. Et on pourrait jouer le soir, disons à 19h et 21h30. 21h30 (au Qatar), cela fait 19h30 en Europe et 18h30 au Royaume-Uni», a-t-il expliqué. «De tous les points de vue, c'est sans problème. Une «task force» de la Fifa étudie actuellement la faisabilité de déplacer la Coupe du monde pendant l'hiver, afin d'éviter les températures estivales très élevées dans les pays du Golfe. Rummenigge avait prévenu lors du sommet sur l'économie du sport, le 8 octobre écoulé à Londres que les clubs européens ne «paieront pas la facture» d'un déplacement de la Coupe du monde 2022 en hiver. S'il y a un changement en passant de l'été aux mois de novembre à janvier, cela aura un impact sur notre business et notre calendrier. Et la facture à la fin ne peut pas être payée par les clubs. Nous ne sommes pas prêts à ça», avait-il insisté, défendant les intérêts des 204 clubs membres de l'ECA. Il fera une déclaration qui déstabilisera les organisateurs de cette Coupe du monde qui est déjà pleine. «Si c'est une volonté très forte et partagée par les parties prenantes, la FIFA, l'UEFA et la FIFPro (syndicat international des joueurs professionnels, ndlr)... Nous sommes prêts à discuter, mais à une seule condition : qu'il n'y ait pas de dommages pour les clubs», a déclaré Rummenigge lors d'un sommet sur l'économie du sport, organisé à Londres.