La 2e session du comité intergouvernemental algéro-français a pris fin hier à Paris après deux jours de travaux. A l'issue de ce sommet, neuf accords ont été signés entre l'Algérie et la France, touchant à plusieurs secteurs dont l'enseignement supérieur et la recherche scientifique, l'agriculture et l'énergie nucléaire. Durant la première journée des travaux du comité intergouvernemental algéro-français, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a été reçu à 8h30 par François Hollande, président de la République française. Les deux parties ont fait un tour d'horizon sur l'actualité nationale et internationale autour d'un petit déjeuner organisé à l'Elysée. Après L'Elysée, Abdelmalek Sellal s'est rendu vers 10h à l'hôtel Matignon, où il a eu des entretiens avec son homologue français Manuel Valls. Ce n'est que vers 11h que la session intergouvernementale s'est ouverte à la salle du Conseil, co-présidé par les deux Premiers ministres. Intervenant à l'ouverture des travaux, Abdelmalek Sellal a indiqué que cette réunion permettra de faire le point sur les étapes franchies, de lever les éventuels obstacles qui «ralentiraient la concrétisation de nos objectifs et d'approfondir davantage ce partenariat en lui donnant un agenda concret». A ce même sujet, il devait ajouter : «La vision partagée en Algérie et en France d'ouvrir tous les dossiers bilatéraux qu'ils soient économiques, culturels ou liés à notre mémoire commune a permis de dissiper les malentendus et de construire un climat de confiance, désormais socle de notre dialogue politique. Les mesures arrêtées conjointement par l'Algérie et la France pour la promotion du partenariat économique et les échanges commerciaux commencent à porter leurs fruits.» Le Premier ministre a cité dans ce sens la sortie à l'usine d'Oran de la première Renault Symbol fabriquée en Algérie qui constitue, a-t-il dit, «le bon exemple des partenariats gagnant-gagnant que nous ambitionnons de démultiplier avec les opérateurs français dans d'autres domaines d'activité tels l'agriculture, l'énergie et le tourisme». M. Sellal a estimé que les mécanismes de suivi mis en place par les deux pays «fonctionnent bien et ont permis de fluidifier les procédures de montage des projets et de faciliter l'investissement». «Les entreprises françaises, qui connaissent bien le marché algérien, peuvent être assurées de notre disponibilité à les accueillir, à les mettre en relation directe avec les opérateurs algériens publics et privés, et à les associer à notre démarche de modernisation et de diversification de l'économie algérienne», a assuré le Premier ministre. Par ailleurs, il a souligné que la vision partagée entre l'Algérie et la France d'ouvrir tous les dossiers y compris ceux ayant trait à la mémoire «a permis de dissiper les malentendus». M. Sellal a ajouté que la convergence de vues sur la majorité des questions internationales, les nombreuses visites gouvernementales et parlementaires concrétisées cette année ainsi que la tenue à Alger de la première session du dialogue stratégique bilatéral sont «autant d'indicateurs positifs sur l'essor et le développement de nos relations politiques à l'égard desquelles j'exprime la satisfaction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et du gouvernement algérien». Au cours de son intervention, le Premier ministre a exprimé la «disponibilité» de l'Algérie à encourager l'installation d'établissements scolaires français en Algérie et son souhait de voir s'implanter en France des structures algériennes culturelles et éducatives. Il a également exprimé la satisfaction de l'Algérie devant le rythme «soutenu» et «régulier» des travaux des groupes de travail sur la dimension humaine, l'harmonisation des procédures de mise en œuvre de l'accord de 1968, les archives, le traitement du dossier des essais nucléaires et enfin l'assainissement des situations entre la CNAS et les hôpitaux français. «Les dossiers sont nombreux et parfois compliqués. Mais nous sommes convaincus que chaque question réglée et chaque projet mené à son terme, constituera une pierre supplémentaire que nous ajouterons à l'édifice de l'amitié algéro-française que nous appelons de nos vœux», a conclu M. Sellal. Vers 12h15, les deux délégations ont commencé à signer les accords bilatéraux entre les deux pays. Ces signatures ont été suivies par une conférence de presse tenue conjointement par les deux Premier ministres algérien et français. Un déjeuner a été offert par Manuel Valls en l'honneur d'Abdelmalek Sellal et l'ensemble de la délégation algérienne au grand salon de l'université de la Sorbonne. Dans l'après-midi, Abdelmalek Sellal a rencontré le ministre de l'Intérieur, Bernard Gazneuve, en présence de Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris. La première journée s'est achevée par un dîner qui a regroupé les deux Premiers ministres. Au cours de la deuxième journée, Abdelmalek Sellal a rencontré Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères français en présence de Pierre Gattaz, président du Medef et des chefs d'entreprise de cette organisation. Ainsi s'achève la deuxième session du comité intergouvernemental de haut niveau entre l'Algérie et la France.